Il s'agissait d'éléments de contexte sur la famille des Kouachi, sur leur passé. Nous ne nous interdisons pas d'avoir de tels éléments, ni de nous en servir le cas échéant, même lorsque des personnes radicalisées sont en cause. Il était intéressant, pour les gendarmes qui ne les avaient pas, de les connaître. J'ai donc laissé, en toute connaissance de cause et en pleine collaboration avec le GIGN, deux de mes négociateurs pour travailler éventuellement à partir de ces éléments. Mais, là non plus, la négociation n'a pas servi ; on était bien dans la situation que j'ai décrite au début.
Un deuxième go between avec le GIGN avait été mis en place. Deux autres de mes officiers faisaient la liaison entre eux et moi, et deux officiers du GIGN sont restés avec moi sur Vincennes tout le temps. Nous avions avec eux une relation directe et étroite, ce qui m'a d'ailleurs permis de savoir que le GIGN était en train de donner l'assaut.
Sans problème donc, la priorité de l'intervention m'avait été donnée, sauf que les frères Kouachi sont sortis. Je ne suis pas sûr que les gendarmes aient été surpris, comme vous l'avez dit. À mon avis, c'est une hypothèse qui avait été étudiée par le GIGN.