Intervention de Jean-Michel Fauvergue

Réunion du 9 mars 2016 à 16h15
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Jean-Michel Fauvergue, contrôleur général, chef du RAID :

Tout à fait : 16 heures 55, les frères Kouachi sortent de l'imprimerie ; 17 heures 05, contact-négociation au téléphone. Si Coulibaly avait été au téléphone avec les frères Kouachi, nous n'aurions pas pu l'avoir au téléphone. Donc, je pense que, de manière générale, il n'a pas eu de contact avec les frères Kouachi.

Le temps de latence entre notre assaut et celui qui a été forcément donné par surprise à Dammartin est, en termes d'intervention, très bref. Nous n'avions pas pu préparer physiquement notre positionnement. Il était impossible de mettre plus tôt les explosifs sur la porte, parce que nous étions filmés en direct. Si Coulibaly nous avait vu le faire, il aurait su que nous allions donner l'assaut. Jamais une affaire n'a été résolue aussi rapidement, nulle part au monde – dans les pays démocratiques s'entend, là où l'on doit travailler avec des instruments particuliers.

Reste que nous avons été desservis dans la préparation de cet assaut. Nous n'avons pas pu cheminer pour aller nous placer à côté des portes parce que nous étions filmés en direct. Le faire, c'était condamner les otages. Or les vingt-six otages ont tous été sauvés par le RAID.

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