Il n'en reste pas moins que le problème clé est la connexion entre le renseignement et l'opérationnel. Voilà pourquoi j'essaie de savoir ce que ces messieurs ont comme renseignements avant de mener l'opération.
S'agissant de l'opération elle-même, les fameuses dix minutes dont a parlé le rapporteur tout à l'heure sont absolument cruciales. Car enfin, on a eu beaucoup de chance : si, pendant ces dix minutes, Coulibaly avait décidé de tirer, il faisait un massacre. On en revient au renseignement et à la doctrine d'emploi. Vous dites que c'est la faute du téléphone qui était bloqué, mais la doctrine d'emploi était que vous attendiez pour coordonner l'ensemble des opérations. Vous avez certes libéré tout le monde et êtes intervenus plus rapidement qu'on ne l'avait jamais fait, mais il reste ce détail des dix minutes : avons-nous eu de la chance ? Si Coulibaly avait été plus réactif, aurait-il tiré sur les otages pour les tuer ?
Pour ce qui est de la presse, je suggère que nous lui envoyions un message fort, parce que ce que l'on vient d'entendre fait froid dans le dos !
Je termine sur un problème sur lequel j'ai déjà interrogé le ministre de l'intérieur et auquel se sont heurtés vos véhicules, bloqués sur périphérique. Peut-on espérer réussir à organiser la circulation dans la capitale de la France, en bloquant des axes, pour être capable de régler un problème en plein jour ?