Intervention de Jean-Michel Fauvergue

Réunion du 9 mars 2016 à 16h15
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Jean-Michel Fauvergue, contrôleur général, chef du RAID :

Il me reste à répondre à la question la plus importante : RAID, BRI, GIGN, plus personne ne s'y retrouve. Il m'arrive de ne pas m'y retrouver non plus. À l'heure actuelle, on fait avec ce que l'on a, compte tenu de l'historique de chacune des unités. Ainsi, dans la police nationale, une unité locale, la BRI ou BAC, et une unité nationale, le RAID, se répartissent les secteurs de compétence entre Paris intramuros pour la BRI et Paris à l'extérieur pour le RAID – ce qui ne nous a pas empêchés de venir donner un coup de main à la porte de Vincennes et au Bataclan.

Le déclenchement systématique de la FIPN – qui n'a pas eu lieu au Bataclan – n'aurait-il pas l'avantage d'assurer une unicité d'intervention ? À mon avis, c'est peut-être une solution. À moins que l'on ne s'attaque directement à la base du problème, c'est-à-dire qu'on s'interroge sur la pertinence de maintenir en France une force de sécurité dans chacun des corps de la gendarmerie et de la police nationale. Cela, messieurs, n'est pas de mon ressort. Je suis persuadé, mais cela n'engage que moi, que dans les cinq à dix ans qui viennent, une autre vision prévaudra et qu'une fusion des deux corps apparaîtra souhaitable.

Sans doute peut-on passer par des étapes intermédiaires avant d'y arriver. L'armée en a peut-être franchie une lorsqu'elle a créé, pour les forces spéciales, un commandement des opérations spéciales (COS) directement placé auprès de l'état-major. Pourquoi ne pas, avant de fusionner les deux unités nationales du RAID et du GIGN, les faire chapeauter par un commandement dirigé par des gens qui s'y connaissent en intervention, et situé au-dessus des directions générales ? Une telle formule pourrait également être généralisé dans des directions métiers : dans la police judiciaire, dans la sécurité publique, dans la PAF, on mettrait des gendarmes et des policiers. Mais là, on est sur un autre paramètre.

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