Je ne vous ai parlé depuis le début que de ce qui me concerne : l'intervention sur les crises en milieu clos. Sur celle du Bataclan, j'ai dit m'être rendu sur place d'initiative, où nous avons travaillé « au mieux » avec mon collège de la BRI – je préfère retenir cette expression plutôt que d'entendre parler d'improvisation. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de commandement, surtout à la préfecture de police (PP), qui est la deuxième force de police en France, en plus de la DGPN. La PP a une salle de commandement où se retrouvent les primo-intervenants, les acteurs du périmètre de sécurité. On ne peut pas prétendre que cela n'existe pas en se fondant sur ce que je viens de vous dire. Il y a un commandement au niveau des interventions et un commandement général sur l'ensemble de la situation.
Ce jour-là, je ne suis pas actionné, car l'état-major de la PP fait appel, par réflexe, à la BRI ; elle ne pense pas au RAID. Croyez bien cependant que l'initiative que j'ai prise de me rendre sur place n'est pas fortuite : chaque chef du RAID, dès lors qu'il se passe quelque chose en France a ce réflexe de mettre son unité en alerte.