Intervention de Général d'armée Denis Favier

Réunion du 9 mars 2016 à 16h15
Commission d'enquête relative aux moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier

Général d'armée Denis Favier, directeur général de la gendarmerie nationale :

L'armement sera livré dès le mois de juin prochain. J'ai constitué 150 PSIG durcis, dits PSIG « SABRE ». Il y en aura dans tous les départements. Je les mets en place par tranche de cinquante par an sur trois ans, car les coûts budgétaires engagés sont importants.

Ces personnels seront équipés du fusil HK G36, qui est une arme performante, d'une protection balistique individuelle et de boucliers balistiques qui permettront aux gendarmes d'aller au contact sous le feu. Nous aurons ainsi une solide capacité de primo-intervenant, qu'il faut distinguer du primo-engagé qui est la patrouille « classique » qui arrive sur le site, est prise à partie, se poste, observe, riposte si elle le peut et rend compte. Dans la foulée, le primo-intervenant est envoyé sur place, dans les délais les plus brefs possible.

Monsieur le rapporteur, la communication entre Dammartin-en-Goële et la porte de Vincennes se passe par liaison téléphonique, d'une part, celle que j'ai avec le ministre, d'autre part, celle des opérateurs du RAID et du GIGN présents sur les deux sites. Quelques minutes avant leur sortie de l'imprimerie, les frères Kouachi en ont entrouvert la porte. Le colonel Bonneau m'a transmis l'information et j'en ai avisé le ministre auquel j'ai dit qu'il faudrait les neutraliser s'ils sortaient. La priorité opérationnelle, qui allait à l'épicerie cachère, est alors inversée, car on ne peut pas accepter l'idée que les frères Kouachi sortent sans être neutralisés. À 16 heures 54, lorsqu'ils sortent, tout le monde sait que nous allons devoir engager le feu.

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