Je souhaite vous interroger sur l'escalade éventuelle d'attaques qui seraient portées à un niveau « non conventionnel », avec l'utilisation d'armes radiologiques combinant des produits fissiles issus du milieu hospitalier, comme le césium 137 et le cobalt 60, ou d'armes chimiques dont nous constatons qu'elles sont désormais employées chaque semaine en Syrie par les deux parties au conflit – la fabrication de ce type d'armes à Mossoul atteint un stade très inquiétant. Toutefois, avant même que nous n'encourions le risque d'une attaque avec ces armes, nous devons nous préparer aux engins explosifs improvisés (Improvised Explosive Device – IED) et aux voitures-béliers bourrées d'explosifs, utilisés là-bas quotidiennement. Comment envisagez-vous la gradation de la menace ?
Ensuite, au cours de mes conversations en Israël, je me suis rendu compte que l'on y avait modifié l'organisation du ministère de l'intérieur, tout comme les Américains ont créé le Department of Homeland Security (département de la sécurité intérieure). La présente commission pourrait se poser la question de savoir s'il convient de changer le modèle du ministère de l'intérieur à la française, qui s'occupe de décentralisation, des collectivités territoriales en même temps que de la sécurité et de la lutte antiterroriste. Je verrais bien, pour ma part, un ministère de la sécurité intérieure et, à côté, un ministère des collectivités locales – comme c'est désormais le cas, donc, chez les Israéliens et les Américains. Je pense que ce type d'évolution institutionnelle est nécessaire et que la campagne présidentielle prochaine devrait être l'occasion de se poser ce genre de question.