Les relations avec le CNOUS sont bonnes. Le CNOUS a fait tout son possible pour faciliter le transfert à Campus France des dossiers qu'il gérait. Les équipes informatiques ont travaillé en étroite collaboration.
Nous avons conclu en 2012 une convention avec le CNOUS qui nous permet d'accéder sous certaines conditions à un nombre de résidences universitaires que nous déterminons chaque année en fonction de notre appréciation des besoins – quelque 3 000 en 2013. Notre partenaire a des exigences liées à ses contraintes : nous devons notamment lui garantir l'occupation des chambres, ainsi que passer par lui pour faire parvenir aux CROUS nos demandes et en recevoir l'information, ce qui est contraignant, c'est vrai. Il est indispensable de créer un outil de fluidification de l'information.
Le CNOUS et les CROUS constituent une machine un peu lourde à faire fonctionner. Toutefois, nous n'avons été confrontés à aucun problème majeur : tous ont été résolus.
Nous entretenons avec l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger une double relation.
La première est liée au fait que le réseau scolaire français à l'étranger est, pour la France, un vivier extraordinaire d'étudiants étrangers, puisqu'ils sont complètement francophones, connaissent bien notre système scolaire et ont le niveau d'études requis. Nos espaces interviennent régulièrement dans les lycées français, qu'ils soient en gestion directe, privée ou conventionnée, pour promouvoir les études en France.
La seconde relation est de l'ordre du partenariat : nous gérons les bourses de l'AEFE. Il faut savoir que certains de ces étudiants sont mineurs : ils exigent une attention particulière.
Notre suivi des anciens étudiants étrangers, boursiers ou non, est insuffisant. Les universités américaines ont des moyens autrement importants que les nôtres. De plus leur histoire est différente. Toutefois, certaines de nos grandes écoles assurent déjà le suivi de leurs anciens élèves étrangers.
Nous travaillons à l'heure actuelle à des maquettes de plates-formes internet : notre expérience en la matière nous rend confiants. Nous prendrons évidemment l'avis de nos partenaires, à savoir les postes, les ambassades, les entreprises, les universités et les écoles, ainsi que les associations d'étudiants, que nous consultons dans le cadre d'un comité de pilotage élargi. Nous livrerons cet outil vers le mois de mai 2014 : il conviendra de l'animer. Campus France pilotera et coordonnera le réseau, qui s'appuiera par ailleurs sur les ambassades, qui pourront elles aussi y accéder. La base de données prévoira des entrées multiples, tant pour Campus France que pour les ambassades. Campus France déversera dans la plate-forme les données importantes relatives aux boursiers qu'il possède déjà, une fois prises toutes les précautions légales en matière de données individuelles. En revanche il appartiendra à Campus France, aux ambassades et aux établissements de convaincre le plus grand nombre possible d'anciens étudiants étrangers non boursiers d'entrer dans ce fichier. Nous prévoyons à cette fin des incitateurs, comme des offres d'entreprises, des séminaires ou des forums d'animation.
L'Office allemand d'échanges universitaire (DAAD) dispose d'une équipe de sept personnes : nous espérons faire fonctionner ce dispositif avec moins de personnels. Cet effort, qu'il est prévu de réaliser en 2014, sera d'autant plus important que, comme vous l'avez rappelé, madame la présidente, notre budget sera contraint. Nous mettrons en oeuvre progressivement mais avec détermination cette priorité fixée par nos ministères de tutelle. Notre objectif est d'asseoir la crédibilité de cet instrument en engageant le plus grand nombre possible de partenaires.
Un des facteurs de la baisse d'attractivité de l'enseignement supérieur français auprès des étudiants africains tient peut-être au trop grand nombre de refus de visas sur une période donnée. Toutefois, il ne faut pas non plus oublier que plusieurs pays africains, dont le Sénégal, ont conduit des politiques d'amélioration de leurs établissements universitaires pour inciter leurs étudiants à rester au pays – les étudiants africains sont très mobiles, contrairement aux étudiants nord-américains. En termes d'étalonnage, nous rendrons prochainement publique une enquête, réalisée auprès d'un très grand échantillon d'étudiants étrangers, qui a porté sur leurs motivations à venir en France, l'accueil qu'ils y ont reçu et la formation qui leur a été dispensée. La même étude, réalisée il y a deux ans, montrait que la réputation de la qualité scientifique des études françaises est très grande aux yeux des étudiants subsahariens et maghrébins. Du reste, parmi les 100 premiers établissements du classement de Shanghai, figurent deux établissements scientifiques français, Paris-VI et Paris-XI. Il faut toutefois se réjouir de la politique de certains pays africains visant à améliorer leur système universitaire.
Il existe par ailleurs des pôles d'attraction francophones : au Burkina Faso, une école d'ingénieurs, dont la création a été soutenue par la coopération française, l'Institut international d'ingénierie de l'eau et de l'environnement (2iE), accueille des étudiants de trente nationalités du continent africain, Afrique du Nord comprise. La formation d'un étudiant dans cette école coûte quatre fois moins cher qu'en France. Les étudiants qui passent par cet institut trouvent un emploi en deux ou trois mois, ce qui leur permet de rembourser leurs études très rapidement. Nous voudrions répéter ce succès dans d'autres zones du monde.
Il faut avoir conscience de la régionalisation de la mobilité internationale. Aux yeux des étudiants africains, la France n'est pas seulement concurrencée par les États-Unis ou l'Australie : elle l'est également par les établissements d'excellence qui se trouvent au Maroc, en Tunisie ou en Afrique du Sud. Les étudiants africains anglophones – le plus gros contingent d'étudiants africains étrangers en mobilité – vont majoritairement en Afrique du Sud. Quant aux étudiants francophones, ils vont, certes, encore en France, mais aussi de plus en plus au Maroc. Il est donc d'autant plus important pour nos établissements de s'implanter dans des pôles de regroupement et de rayonnement, que ces pôles nous permettront de capter des étudiants qui ne sortiront pas de leur continent mais qui sont à la recherche de formations.
Campus France et l'Institut français sont deux établissements publics régis par le principe de spécialité. La fusion, sur le modèle britannique, des deux établissements n'est pas envisagée à l'heure actuelle. Cette décision n'est pas de mon ressort.
S'agissant des dix pays concernés par l'expérimentation de la plate-forme de suivi des anciens étudiants, tous les continents sont concernés – notamment l'Europe avec l'Allemagne, l'Asie avec la Malaisie et les Philippines, l'Afrique avec le Sénégal et le Gabon. La Chine et le Maroc notamment possèdent déjà leurs propres outils, qu'il faudra songer à intégrer dans un deuxième temps.