Intervention de Bernard Ramanantsoa

Réunion du 22 mai 2014 à 10h00
Commission d'enquête sur l'exil des forces vives de france

Bernard Ramanantsoa, président de la commission Aval de la Conférence des grandes écoles, directeur général d'HEC Paris :

En moyenne, les étudiants du MBA ont déjà un premier diplôme et quatre ans d'expérience professionnelle. Les étrangers en général, et les Asiatiques en particulier, font d'abord un choix par continent : à l'exception, peut-être, de ceux qui sont pris à Harvard, ils décident de faire un MBA soit aux États-Unis, soit en Europe. Pour nous, la vraie concurrence se joue donc entre grandes business schools européennes. Parmi ceux qui choisissent l'Europe, certains ont très envie d'effectuer leur scolarité à HEC – on peut le mesurer en observant dans quels établissements les élèves envoient leurs résultats au test GMAT (Graduate Management Admission Test) –, d'autres sont plus indifférents.

Une des raisons pour lesquelles certains privilégient la France est la bonne image de son enseignement supérieur – même si elle est moins bonne que celle du Royaume-Uni pour ce qui est de l'enseignement des affaires. Un autre avantage de notre pays, sur lequel nous ne communiquons pas assez, est la densité impressionnante de sièges sociaux qui y sont installés, en particulier à Paris et à La Défense. Les étudiants de MBA en tiennent compte lors de leur choix, car ce sont autant de possibilités de travailler dans la zone où ils auront étudié. Enfin, une particularité d'HEC est de compter plusieurs anciens élèves à la tête de grands groupes internationaux, tels L'Oréal ou Lafarge.

Quant à ceux qui sont a priori indifférents à la destination et mettent HEC en concurrence avec d'autres écoles, ils préféreront, s'ils ont le choix, obtenir leur MBA à l'Institut européen d'administration des affaires – INSEAD – ou à la London Business School. De son côté, HEC est à peu près au même niveau que des écoles dont on entend peu parler mais qui n'en sont pas moins des concurrentes redoutables, les espagnoles IESE et Instituto de Empresa. En termes de parts de marché, nous avons un peu d'avance sur les autres grandes business schools que sont l'université Bocconi en Italie et la Rotterdam School of Management. Je ne parle pas du MBA de l'IMD, en Suisse, dont les élèves ont une plus grande expérience professionnelle.

En tant que grande école, HEC est, avec la London School of Economics – LSE –, l'établissement le plus demandé du réseau CEMS. Cela tient en partie à sa place dans les rankings internationaux et à sa notoriété. Sur ce dernier plan, toutefois, la LSE dispose d'un net avantage, car elle est bien plus connue, même si nous tentons de combler l'écart. Cela étant, il existe des biais : ainsi, l'attrait de l'école espagnole ESADE tient en partie au climat de Barcelone. Symétriquement, les étudiants sont moins nombreux à vouloir se rendre en Norvège.

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