Intervention de Pascale Got

Réunion du 9 juillet 2014 à 16h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascale Got :

Je salue la discussion de ce projet de loi car la France a pris beaucoup de retard sur la politique de l'âge, terme qui a ma préférence, car le vieillissement n'en est qu'un aspect.

La France a une approche sociétale complexe du vieillissement dont elle a sous-estimé le potentiel économique.

Il est important que ce texte aborde non seulement la personne qui vieillit mais aussi ceux qui l'accompagnent, qu'on appelle par ce vilain mot, des aidants.

Ce texte porte un message sociétal fort. Il comporte des propositions qui vont dans le bon sens. Il met en avant la silver economy à laquelle je crois beaucoup. La France n'a pas à rougir de sa R&D dans ce domaine. Au Japon, les entreprises développent une technologie imaginée en France, notamment sur la robotique.

Nous devons aussi favoriser la formation et améliorer la qualification dans les associations qui font un gros travail. Dans certaines d'entre elles, on se demande qui aide qui parce qu'on emploie des personnes en difficulté pour aider d'autres personnes en difficulté.

Il ne faut pas le nier, ce secteur est porteur d'emplois sur nos territoires, notamment au travers du développement des services à la personne.

Il faut bien sûr valoriser le maintien à domicile mais attention à ne pas en faire une solution par défaut, lorsque les ressources ne permettent pas d'aller dans les établissements spécialisés. Dans cette situation, l'arrivée dans les maisons de retraite est retardée jusqu'à la fin de vie. Certaines pathologies nécessitent un entre-deux : des établissements d'accueil dans lesquels les personnes contraintes de quitter leur domicile continuent à être stimulées tout en ayant un accompagnement médical qui leur évite de décliner. Je suis très attachée à l'existence d'échelons intermédiaires entre le domicile et les maisons de retraite.

Je partage enfin la préoccupation de M. Fasquelle : de plus en plus de personnes âgées autour de 75-80 ans prennent conscience de la nécessité de réaliser des travaux pour adapter leur logement. Mais c'est un véritable casse-tête pour elles, car elles ne savent pas à qui s'adresser et ne disposent pas toujours des moyens pour les financer. Il est important de pouvoir organiser le maintien à domicile de personnes qui sont pleinement conscientes de leur vieillissement et veulent l'anticiper mais n'ont pas les moyens de le faire. Ce texte devra leur apporter des réponses.

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