Financement participatif France, association qui existe depuis deux ans, regroupe environ 90 membres. Elle est composée pour moitié de plateformes de finance participative, opérateurs qui permettent à des porteurs de projet de trouver des financements grâce à Internet, et pour l'autre moitié de partenaires, c'est-à-dire de personnes physiques ou morales qui ont le souhait de promouvoir la finance participative. Il peut s'agir de banques comme le Crédit coopératif, de réseaux d'accompagnement, par exemple Réseau Entreprendre ou Initiative France, ou encore de structures de financement comme l'Association pour le droit à l'initiative économique (ADIE).
Face à l'émergence du mouvement de la finance participative, notre association souhaitait structurer les plateformes autour d'un code de déontologie. Celui-ci est signé par l'ensemble de ses membres. Il précise la manière dont nous estimons collectivement qu'il est responsable d'exercer ce métier en France. Nous avons ensuite rédigé un Livre blanc que nous avons transmis aux pouvoirs publics. Cela a débouché sur des réformes qui sont entrées en application tout récemment. Ces évolutions concernent moins directement le monde associatif que celui des entreprises puisqu'elles s'adressent surtout à ceux qui exercent le crowdfunding dans le métier des titres financiers ou le métier du prêt.
La finance participative est un moyen pour un porteur de projet, que ce soit une association, un individu, une collectivité locale, une institution culturelle ou une entreprise, de réunir des fonds via Internet pour financer un projet déterminé auprès d'une communauté de personnes, donc des internautes, qui peuvent être soit des proches, soit de parfaits inconnus.
Il existe différents systèmes permettant de collecter ces fonds. On a coutume de se diviser en trois grands métiers : le métier du don, le métier du capital et le métier du prêt.
Le métier du prêt permet aux internautes de prêter de l'argent, avec ou sans intérêts, au porteur du projet. Le métier du capital permet d'investir en achetant des titres de l'entreprise. Il s'agit souvent de start-up, mais pas uniquement. Enfin, le métier du don permet de donner de l'argent, avec ou sans contrepartie définie par le porteur du projet.
L'association Financement participatif France réalise tous les six mois un baromètre qui permet de mesurer le montant des fonds collectés et la manière dont ils le sont. Le dernier baromètre date du 30 juin dernier. Au premier semestre 2014, un peu plus de 66 millions d'euros ont été collectés par l'intermédiaire des plateformes de financement participatif, soit une hausse de 100 % par rapport à la période similaire de l'année précédente. On estime que 150 millions d'euros auront été collectés pour l'année 2014.
Cette croissance extrêmement soutenue a tendance à s'accélérer. Nous considérons que nous sommes au début d'un phénomène général qui permettra de collecter de plus en plus d'argent. 6 milliards de dollars devraient être collectés dans le monde en 2014 par l'intermédiaire du crowdfunding, soit un quasi-doublement par rapport à l'année précédente.
Depuis le démarrage du crowdfunding en France, environ un million de Français ont déjà contribué à un projet, que ce soit sous forme de don, de capital ou de prêt. Ce mouvement commence à susciter l'adhésion collective.
Le monde associatif a été l'un des premiers à utiliser ce mode de financement. Il a recours essentiellement aux plateformes de dons. Mais des systèmes lui permettent aussi d'obtenir des prêts rémunérés ou non. À ma connaissance, il se tourne peu vers l'investissement en capital.
Vous l'aurez compris, il s'agit d'une tendance émergente qui a vocation à se développer fortement.