Intervention de Mathieu Maire du Poset

Réunion du 7 octobre 2014 à 19h00
Commission d'enquête chargée d'étudier les difficultés du monde associatif dans la période de crise actuelle, de proposeer des réponses concrètes et d'avenir pour que les associations puissent assurer leurs missions, maintenir et développer les emplois liés à leurs activités, rayonner dans la vie locale et citoyenne et conforter le

Mathieu Maire du Poset, directeur général adjoint d'Ulule :

Le mode de communication, notamment des grandes associations, change, car les collectes ne se font pas au nom de l'association, mais sur un projet bien précis. Par exemple, le WWF communique actuellement pour sauver les éléphants de Tanzanie et la Croix-Rouge lance une campagne de collecte afin de construire une banque céréalière en Tanzanie. Ces associations expliquent quel est leur projet précis et à quoi vont servir très exactement les fonds. Cela permet aux personnes qui apportent leur soutien à un projet de rentrer dans des histoires et dans un système d'aide très différent. Elles peuvent avoir envie de soutenir la Croix-Rouge pour son projet en Tanzanie parce que cette cause les touche plus que celle des éléphants, ou inversement.

Le terme de don a été employé à plusieurs reprises. Une plateforme comme Ulule ne demande pas un don mais un soutien en échange d'une contrepartie non financière ou symbolique. Par exemple, si je soutiens un artiste à hauteur de 15 euros, je recevrai comme contrepartie son album en MP3 ; si je le soutiens à hauteur de 25 euros je recevrai son CD, etc. La contrepartie dépendra du montant du soutien. Au plan légal, 95 % des ventes réalisées sur Ulule sont des préventes. Les associations représentent un cas particulier, puisque tout dépend de leur statut. En général, elles n'ont pas le droit de faire de la vente, ou très peu. Le plafond annuel est relativement limité puisqu'il est de 60 000 euros. Les associations qui ont le droit émettent des reçus fiscaux. Dans ce cas, la contrepartie proposée sera très symbolique puisqu'elle doit avoir une valeur faciale inférieure à 25 % du soutien qui a été apporté. Concrètement, la contrepartie que recevra une personne qui aura donné 100 euros devra être inférieure à 25 euros dans la limite de 65 euros maximum. Pour ces associations, cela modifie un peu la mécanique réelle du financement participatif telle qu'elle fonctionne dans les autres domaines. Jusqu'à présent Ulule était la seule à être totalement légale dans la mesure où les fonds ne transitent jamais par nous. Il existe deux façons de collecter les fonds : soit par un agrément bancaire, soit par l'intermédiaire d'un partenaire transactionnel qui a l'agrément bancaire. C'est le cas d'Ulule. C'est pourquoi des associations comme la Croix-Rouge ou le WWF ont choisi notre plateforme.

Notre commission est de 8 % toutes taxes comprises. Pour ce qui nous concerne, nous sommes sur une compétition a minima européenne et en fait mondiale puisqu'il existe de très grandes plateformes, dans le monde anglo-saxon notamment. Notre outil doit être avant tout simple d'utilisation et les gens doivent pouvoir y partager le projet pour qu'il soit diffusé. Comme nous accompagnons beaucoup les porteurs de projet, que nous les conseillons sur la façon dont il faut faire une collecte en ligne, comment la réussir, comment communiquer, nous avons un coût humain important.

Vous avez évoqué l'aspect générationnel. Plus de 18 % des gens qui nous soutiennent ont plus de 60 ans. Ils sont plus nombreux que les moins de 25 ans, mais cela tient au fait qu'en général les plus de 60 ans ont davantage d'argent. Le public âgé est aussi très présent sur ces plateformes, soit parce qu'il est très engagé dans le monde associatif, soit parce qu'il fait partie du premier cercle des porteurs de projet – grands-parents, parents, etc.

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