Nous recevons aujourd'hui le ministre des affaires étrangères de la République de Géorgie, M. Mikheil Djanelidze, accompagné notamment de Mme Ecaterine Siradze-Delaunay, ambassadeur de Géorgie dans notre pays. Je salue également Pascal Meunier, notre ambassadeur en Géorgie.
Avant de donner la parole à notre hôte, je rappellerai que la Géorgie est un pays démocratique et un pays ami de la France, avec lequel notre coopération est particulièrement intense.
Parmi les pays issus de l'ancienne URSS, la Géorgie est en effet l'un de ceux – ils ne sont finalement pas si nombreux – qui ont véritablement opté pour la démocratie. Ce choix se manifeste par l'organisation d'élections que les observateurs considèrent comme honnêtes et dont les résultats ne sont pas connus d'avance. En 2012, ces élections ont permis une alternance politique pacifique. En octobre dernier, le parti du « Rêve géorgien » – un beau nom ! –, au pouvoir depuis 2012, y a été reconduit par les électeurs.
En politique étrangère, la Géorgie a fait très clairement le choix d'aller vers l'intégration européenne et vers l'Alliance atlantique. Elle a signé en 2014, comme l'Ukraine et la Moldavie, un accord d'association avec l'Union européenne.
Nos relations bilatérales sont excellentes. Le Président géorgien, M. Margvelachvili, a été reçu en visite officielle à Paris l'année dernière ; il a rencontré le Président de la République ainsi que le président de notre assemblée, Claude Bartolone. Je voudrais également souligner l'importance de nos coopérations en matière de défense.
Les choix de politique étrangère de la Géorgie sont en partie, nous le savons, imposés par ses relations difficiles avec la Russie. Depuis la guerre de 2008, celle-ci a renforcé son emprise sur les régions séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud. Si ces régions n'ont pas été officiellement annexées par la Russie, à la différence de la Crimée, de fait, le résultat n'est pas très différent. Cependant, des négociations se déroulent à Genève depuis 2008 dans le but de trouver une solution pacifique, mais sans grand résultat jusqu'à présent. Dans son discours d'investiture de novembre dernier, le Premier ministre, M. Kvirikachvili, a déclaré que son gouvernement envisageait des mesures plus courageuses en faveur de la réconciliation avec les régions séparatistes. À quelles conditions une solution négociée peut-elle être trouvée ?
Plus généralement, comment concevez-vous l'évolution de vos relations avec la Russie, à l'heure où ce pays réaffirme sa puissance tandis que le nouveau président américain affiche sa volonté de se rapprocher de son homologue russe et de demander plus de contreparties à ses partenaires de l'OTAN ?
Pour ce qui est, enfin, des relations de la Géorgie avec l'Union européenne, la libéralisation des visas de court séjour, depuis longtemps promise, devrait prochainement être effective ; il y a eu à cet égard au Parlement européen, jeudi dernier, un vote important, à une très forte majorité. Comment voyez-vous l'évolution de ces relations ? L'Union européenne du Brexit reste-t-elle attrayante pour la Géorgie ?