Monsieur le ministre, j'ai le plaisir, comme député des Français de l'étranger, de me rendre au moins deux ou trois fois par an dans votre pays, qui accueille – très bien, et je vous en remercie – une importante communauté française. Ceux qui connaissent la Géorgie salueront les immenses succès que vous avez cités, en particulier la lutte contre la corruption par-delà les alternances politiques. J'invite tous mes collègues à aller visiter à Tbilissi la « maison de l'administration publique » : ils verront comment on peut créer une entreprise en moins de vingt-quatre heures ! Nous pourrions en tirer quelques leçons, à gauche comme à droite, à l'approche des échéances électorales que l'on sait.
Le lycée français du Caucase, à Tbilissi, nous a été offert clés en main par M. Ivanichvili, un mécène privé qui fut Premier ministre de Géorgie : nous n'avons plus eu qu'à en assurer le fonctionnement. C'est suffisamment rare pour être signalé, et cela prouve combien la Géorgie est attachée à notre pays.
À ce tableau, j'apporterai deux bémols.
Le premier concerne notre rôle dans la crise issue des événements de 2008. À l'époque, la France avait agi de façon déterminante grâce à Nicolas Sarkozy, mais la dernière responsabilité importante assumée par un responsable français au sein de la mission de l'OSCE vient de disparaître avec la suppression du poste de conseillère politique qu'occupait Mme Isabelle Covic – pour 3 150 euros par mois, tout compris.
Je me permets également d'appeler l'attention de la commission sur le fait que l'Allemagne et le Royaume-Uni font des efforts pour valoriser leur représentation diplomatique, alors que la France attend toujours un nouveau projet d'ambassade.
J'aimerais enfin vous poser deux questions.
La première rejoint l'une de celles de mon prédécesseur : qu'escomptez-vous de l'adhésion à l'OTAN ? Pensez-vous vraiment que les GIs seraient venus mourir pour Tskhinvali en 2008 ? Votre insistance sur ce dossier ne compromet-il pas vos relations avec la Russie, alors même que l'on ne voit pas bien ce que l'adhésion pourrait vous apporter ?
Deuxièmement, avez-vous un calendrier de discussion avec les Russes sur le retour des deux provinces occupées ?