Je vous ai entendu avec beaucoup d'intérêt, monsieur le ministre, évoquer les valeurs démocratiques que vous avez su développer dans votre pays, ainsi que vos succès, largement confirmés par mon ami Thierry Mariani, en matière de lutte contre la corruption – laquelle est une gangrène assez généralisée.
Lors du sommet de l'OTAN à Bucarest, les Alliés ont décidé de soutenir la candidature de la Géorgie au plan d'action pour l'adhésion – membership action plan (MAP) –, lui ouvrant ainsi la possibilité de rejoindre l'OTAN. Pensez-vous vraiment que ce soit une position réaliste s'agissant d'un pays tel que le vôtre, situé au sud de la Russie ? Bien évidemment, le peuple géorgien a la liberté de choisir, mais il y a aussi la géostratégie. Dans l'état actuel des choses, cela n'apparaîtrait-il pas comme une sorte de provocation, notamment aux yeux de Moscou ? L'OTAN s'est rapprochée très fortement des pays de l'Est de l'Europe et de l'ex-URSS alors que, au moment de la réunification allemande, un accord avait été passé indiquant que tel n'était pas l'objectif de l'Alliance. Il me semble que, sur ce point précis, le réalisme doit l'emporter sur une forme d'aventure.