Intervention de Bruno Sido

Réunion du 25 octobre 2016 à 18h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Bruno Sido, sénateur, premier vice-président :

Il y a un peu plus d'une année, l'Office parlementaire tenait une première audition publique à la suite de la découverte d'une difficulté liée à la composition de l'acier du fond de cuve et du couvercle de la centrale nucléaire en construction de Flamanville. Cette audition a été extrêmement instructive et il avait alors été indiqué que de nouveaux tests étaient nécessaires. Plus d'une année après cette audition, qu'en est-il ?

Surtout, au regard des questionnements exprimés et des réponses apportées en juin 2015, les membres de l'Office souhaiteraient maintenant savoir si la démarche entreprise tendant au renforcement des contrôles lors de la poursuite de la construction de la cuve, sous le regard de plus en plus attentif porté par les parlementaires sur ce projet d'importance majeure, ont bien abouti à la conduite de tous les tests complémentaires indispensables et à leur analyse approfondie.

Pour ma part, je tiens à rappeler que j'avais souhaité, il y a un an, que soit adoptée une position de bon sens, consistant à attendre la réalisation des tests annoncés et l'analyse de leurs résultats, quitte à ce que les travaux en cours soient interrompus. Je crois savoir que cette attitude prudente n'a pas été adoptée et que la construction a continué, sans que les interrogations sur la qualité de l'acier de la cuve aient été vraiment levées. Mais je serais heureux d'être démenti sur ces points.

Aujourd'hui, il doit être de nouveau souligné qu'un compromis en la matière est exclu, car le choix d'une technologie nouvelle pour une construction aussi sensible ne peut faire l'objet d'aucune négociation. À noter que l'Office est particulièrement dans son rôle en contribuant à approfondir les questionnements liés à un tel choix.

Tous les acteurs aujourd'hui présents dans cette salle doivent bien avoir conscience – ce dont je ne doute pas – que c'est de leur complémentarité, de leur exigence d'excellence et de la franchise des relations établies entre eux, et également avec l'État et le Parlement, dans la durée, que résultera la qualité irréprochable nécessaire à la construction des centrales nucléaires de demain, pour renouveler le parc nucléaire français et construire des centrales à l'étranger.

Ces objectifs ne sauraient être atteints sans offrir aux industriels, comme à tous les personnels concernés, y compris à ceux en charge de la tâche ingrate du démantèlement des centrales, des perspectives de long terme, dans un cadre législatif et réglementaire stable, afin que puissent être acquises, à tous les niveaux, des formations conduisant à des qualifications d'excellence et que se tournent tout naturellement vers le domaine du nucléaire les meilleurs cerveaux contemporains, animés d'un sens aigu de l'intérêt général.

Les développements intervenus depuis l'audition de juin 2015 montrent que l'approche retenue était d'autant plus pertinente que, depuis cette date, des anomalies de concentration de carbone ont également été mises en évidence, notamment sur des fonds de générateurs de vapeur et que les contrôles à conduire excèdent largement ceux nécessaires à la construction de Flamanville. D'où des inspections complémentaires récentes menées ou souhaitées par l'ASN.

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