Intervention de Dominique Minière

Réunion du 25 octobre 2016 à 18h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Dominique Minière, directeur exécutif groupe en charge du parc nucléaire et thermique d'EDF :

C'est en mars 2016, suite aux audits menés au Creusot, que nous avons découvert qu'un certain nombre de dossiers de fabrication de pièces forgées dans cette fonderie étaient barrées, comme l'a rappelé M. Bernard Fontana. Ces audits avaient pour origine les interrogations consécutives aux constats effectués, d'une part, sur la cuve et le couvercle de Flamanville 3, et surtout, d'autre part, suite à certains résultats d'essais de traction, réalisés par notre centre d'expertise en matière de fabrication et de métallurgie, le CEIDRE (Centre expertise et inspection dans les domaines de la réalisation et de l'exploitation), sur les équipements livrés ou en cours de livraison par l'usine du Creusot. Nous avons tout d'abord demandé à ce qu'un recensement complet soit fait, puis qu'une analyse soit menée le plus rapidement possible sur les pièces équipant le parc en exploitation, ceci afin de déterminer tout impact éventuel sur la sûreté de nos réacteurs. Nous avons, de notre côté, mobilisé le CEIDRE, ainsi que nos centre d'étude, pour analyser de manière indépendante les évaluations faites par AREVA.

Sur les quatre-vingt-huit irrégularités relevées pour le parc en exploitation, dès le mois de mai, nous étions arrivés à la conclusion que, pour quatre-vingt-sept d'entre elles, la sûreté de nos réacteurs n'était pas remise en cause. Pour la quatre-vingt huitième, résultant d'une élimination trop faible de la partie supérieure d'un lingot, opération appelée chutage, ayant servi au forgeage d'une virole qui équipe un générateur de vapeur de Fessenheim 2, nous avons acquis la même conviction, après avoir cependant mené un travail plus conséquent au mois de mai. Toutefois, à l'issu de ce travail, il nous est apparu que la robustesse de ce quatre-vingt huitième dossier devait être confortée, notamment par des mesures qu'on ne pouvait faire qu'en arrêt de tranche. Nous avons donc décidé d'anticiper l'arrêt pour rechargement, afin de mener ce complément de travaux. Nous avons en particulier décidé de faire des essais, comme pour Flamanville 3, sur des pièces dites sacrificielles, pour reproduire les conséquences d'un chutage trop faible.

À l'heure où je vous parle, les essais effectués sur la première pièce sacrificielle sont encourageants et montrent que les propriétés essentielles, à savoir la ténacité du matériau, ne sont pas notablement affectées. Une seconde pièce sacrificielle a été fabriquée. Nous sommes confiants dans la possibilité de présenter, avant la fin de cette année, un dossier robuste à l'ASN, afin de demander le redémarrage du réacteur. Comme pour Flamanville 3, nous considérons que le programme réalisé nous permettra de sortir par le haut des questionnements actuels, sous quelques semaines, quelques mois maximum.

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