Intervention de Anne-Yvonne Le Dain

Réunion du 25 octobre 2016 à 18h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne-Yvonne Le Dain, députée, vice-présidente :

J'aurais un certain nombre de commentaires, parce que je voudrais être sûr d'avoir bien compris, compte tenu de l'ambiance compliquée autour de cette table, où beaucoup de choses sont énoncées, je dirais presque découvertes. Elles vont jusqu'à poser la question de la manière dont la filière nucléaire est non pas simplement contrôlée ou dirigée, mais de la manière dont elle vie. Quand je dis la manière dont elle vie, ce n'est pas seulement au niveau de sa hiérarchie, c'est sur toute la chaîne des personnes qui y travaillent, comme cela a été dit tout à l'heure, de l'ouvrier au grand patron, du contrôleur à l'acteur.

Est-ce grave, en termes de procédures, que tout ce qui a été énoncé arrive en quelques mois, alors que pendant si longtemps cela n'a pas été identifié, pas seulement par les parlementaires, mais au sein de la filière nucléaire ? Il me semble que la question de la procédure est presque plus importante que de savoir si c'est grave techniquement. Je ne suis pas certaine d'avoir compris ce qui est grave techniquement. J'ai l'impression que la virole est un tout petit peu plus grave que le fond de cuve. Je ne suis pas complètement sûre que l'on ait bien compris que c'était ça le problème, même si vous l'avez gentiment dit.

Tout le monde pense pareil tout le temps. Au bout du compte, la vraie question c'est quel système d'autocontrôle interne vous exercez, et quel système de confiance, pas au sein de la hiérarchie, dans vos maisons, vous exercez. Tous les contrôles que vous voulez faire, s'il n'y a pas la confiance, on vous cachera toujours quelque chose.

Ensuite, je ne doute pas que vous avez tous des procédures qualité, des check listes, tout un tas de choses qui marchent très bien, mais qui ont été totalement inefficaces, or vous n'avez pas du tout parlé de la façon dont vous allez les modifier. Or, la grande question, c'est celle de la confiance. Elle doit être bijective, de la hiérarchie supérieure à l'ouvrier, et de l'ouvrier à la hiérarchie supérieure, en passant par la secrétaire, les juristes, la DRH et tous les autres. Donc la grande question que je voudrais poser quand même sur cette endogamie du système à l'intérieur de chaque échelon et entre les différentes entreprises présentes, c'est attention de ne pas chercher un lampiste. Ce n'est pas la question. Quels sont vos rôles et quel respect du métier, dans chacune de vos maisons, vous donnez à chacune des personnes qui sont en charge d'assurer non seulement ses diplômes, sa place, mais le métier qu'il exerce ?

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