Intervention de Charles de Courson

Réunion du 12 avril 2017 à 10h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Je ne relancerai pas le débat sur la distinction entre le déficit structurel et le déficit conjoncturel puisque je considère que cela n'a aucun sens depuis la crise.

À quel niveau faudrait-il fixer l'effort structurel si l'on retient un écart de production réaliste, c'est-à-dire celui que vous évoquez ? D'après mes calculs de coin de table, il faudrait passer de 0,5 à près de 1 point. Pouvez-vous nous donner le chiffre exact ?

J'ai par ailleurs été étonné que vous ne parliez pas de la dette publique. Je suis de ceux qui lisent le rapport sur le bilan de l'État – nous devons être seulement trois ou quatre à le faire. Le dernier rapport sur les comptes de fin 2015 faisait état de 50 milliards d'euros de primes d'émission. À cela s'ajoutent 25 milliards en 2016 et entre 15 et 20 milliards pour cette année, soit un total de 100 milliards, autrement dit grosso modo 4 points de PIB.

La page 47 du programme de stabilité 2017-2020 du Gouvernement qui nous a été distribué ce matin fait état d'une quasi-stabilisation de la dette publique : 96 % du PIB en 2016, 96,3 % en 2017 et 96,4 % en 2018. Mais quand on corrige des primes d'émission, on aboutit à 100,5 % environ à la fin de 2017. Or, de cela vous ne parlez pas. L'un des objectifs est pourtant, je le rappelle, que la dette publique n'excède pas 60 % du PIB. Mais tout le monde l'a oublié, à l'exception de l'Allemagne, qui va y parvenir.

Un mot enfin de l'incidence de la moindre croissance sur les recettes. La prévision initiale de croissance pour 2016 était de 1,5 %, avant d'être réajustée à 1,4 %. Finalement, la croissance a été de 1,2 %. Pour 2017, la prévision est maintenue à 1,5 % – vous parlez, monsieur le président Migaud, de 1,4 % ou 1,3 %. À combien s'élèvera la perte de recettes ? Comme l'a dit Éric Woerth, le déficit atteindra en fait 3,2 ou 3,3 % et l'hypothèse macroéconomique des dépenses retenue fait que l'on ne pourra pas compenser toute une série de dérapages par des annulations. Pourriez-vous nous éclairer sur ces différents points ?

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