C'était un chiffre sur deux ans, et j'ai bien compris qu'il n'y aurait, en 2018, aucun effet de baisse d'impôt ou de report qui ne soit prévu dans ce programme de stabilité. Cependant, comme nous l'avons reçu il y a une heure et demie, nous n'avons pu vérifier dans le détail si l'effet du CICE, massif sur 2018, ou celui de la transformation de la réduction d'impôt en crédit d'impôt pour les emplois familiaux étaient bien pris en compte ; je me borne donc à vous parler de l'exercice 2017, et nous assistons quand même à un tour de magie. Ajoutez une dizaine de milliards d'euros à votre prévision de déficit et celle-ci passe de 2,7 % du PIB à 3,2 % du PIB !
Une confidence : j'avais parié, il y a plusieurs semaines, que le déficit annoncé pour 2017 serait de 2,8 %. Il ne pouvait pas, décemment, être de 2,7 % – même avec des arrondis, il devait être supérieur. Il ne pouvait pas non plus être de 2,9 %, parce que la Commission européenne avait eu l'outrecuidance d'annoncer, il y a plusieurs mois, que le déficit réel serait de 2,9 % du PIB ; le choix se porterait donc sur 2,8 %. J'ai ainsi gagné le pari que j'ai fait avec un certain nombre de journalistes.
Que penser de ce chiffre ? Est-ce un chiffre visé ? Après tout, ce sont les objectifs qui tirent derrière eux la réalité. Espérons que nous en sommes là. Ou est-ce un chiffre vraiment documenté ? Je penche plutôt pour la première hypothèse. En tout cas, quand on est ministre, il faut être optimiste, et je salue, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, votre optimisme en cette fin de législature.