J'aurais seulement voulu que l'on puisse les comparer avec la croissance moyenne des PIB des pays de la zone euro. Et, croyez-moi, si vous aviez fait ce travail pour les principales données économiques que vous citez, les indicateurs « au vert » auraient été beaucoup moins nombreux !
Vous parlez aussi de « maîtrise de la dépense publique ». Heureusement que j'étais assise quand j'ai entendu cela. Vous oubliez que vous avez bénéficié de taux d'intérêt très bas. Les économies que vous avez pu faire sur les intérêts de la dette vous ont permis de dégager 2 milliards d'euros par an par rapport à la période précédente. Vous ne pouvez tout de même pas vous attribuer les mérites de la baisse des taux ou de celle du prix du baril de pétrole !
Ce qui est bien réel en revanche, c'est la purge que vous avez imposée aux collectivités territoriales. Si, l'année dernière, la dépense publique de l'État avait progressé en fonctionnement comme celle des collectivités locales, soit une augmentation de seulement 0,1 %, nous serions bien en deçà des 3 % de déficit. Aujourd'hui, non seulement les collectivités locales n'investissent plus, mais elles ont dû se soumettre, en termes de fonctionnement, à des purges ahurissantes.
Et puis, monsieur Eckert, si tous les indicateurs sont « au vert », pourquoi le Président de la République s'est-il arrêté à un feu rouge et s'interdit-il d'aller plus loin ? C'est à n'y rien comprendre !
Lors de cette dernière réunion de commission, j'aurais espéré pouvoir participer à un exercice de vérité sur la situation de notre pays. Tout le monde a sans doute besoin de « calinothérapie » en ce moment, mais vous y êtes allés un peu fort. Je regrette que la présentation de ce programme de stabilité ne nous donne pas une juste vision de la réalité. Vous affirmez que vous rendez une maison en ordre. Il faudra revenir demain sur de tels propos. Je crains qu'ils ne deviennent « collector » et que, d'ici à trois mois, nous ne découvrions, à l'inverse du prétendu ordre que vous évoquez, un véritable désordre dont nous aurions dû traiter aujourd'hui.