Pour moi, un programme de réforme ne doit pas consister uniquement en un programme de relance, même si on a parfois tendance à confondre les deux. Les mesures conjoncturelles que tout gouvernement peut être amené à prendre ne doivent pas être prises au détriment d'une réforme en profondeur. Afin de tenir compte de l'environnement économique, il serait intéressant de regarder les résultats des autres pays : ce qui m'intéresse, c'est que la France fasse mieux que les autres, qu'elle aille plus vite, qu'elle profite davantage du vent de croissance et des facteurs extérieurs positifs ; malheureusement, ce n'est pas le cas. Certes, nous frôlons la croissance, mais à un niveau très inférieur à celui des autres pays. Nous n'accomplissons donc aucun exploit : le seul véritable exploit, ce serait de faire mieux que les autres et, à mon sens, c'est cet objectif qui devrait inspirer les programmes de réformes.
La loi pour la croissance et l'activité qui porte votre nom, monsieur le ministre, n'est pas vraiment une loi sur la croissance, de même que la loi de M. Rebsamen n'est pas réellement une loi de réforme du marché du travail : ce sont tout au plus des lois d'aménagement. Il y a en la matière un écart criant entre les intentions affichées et la réalité de la loi, et c'est bien cela qui pose problème.