Intervention de Dominique Lefebvre

Réunion du 22 avril 2015 à 12h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Lefebvre :

Le programme de stabilité et le plan national de réforme s'inscrivent dans la continuité de notre action. Personne n'a contesté la cohérence du dispositif, et pour cause : il est parfaitement cohérent et justifié, en particulier quant au niveau de l'ajustement budgétaire à opérer. Les déclarations de nos collègues de l'opposition, qui considèrent à la fois qu'il n'y a pas assez de réformes et pas assez d'ajustements budgétaires, sont pour le moins étonnantes. L'opposition souhaite, au fond, que le gouvernement français se conforme à la doxa de la Commission européenne, qui demande un ajustement structurel plus important ; encore faut-il l'assumer, et reconnaître clairement que cela se traduirait par moins de croissance et plus de chômage.

Le ministre de l'Économie a été extrêmement limpide dans sa présentation du plan national de réforme. Ce n'est pas le bon moment pour des réformes d'ampleur et des politiques d'ajustements budgétaires drastiques, alors que, pendant dix ans, l'actuelle opposition n'a pas été capable d'adopter de telles politiques ni d'engager les réformes dont notre pays avait besoin ; le déficit structurel a au contraire augmenté de façon continue depuis 2006 et les entreprises françaises n'ont cessé, depuis 2008, de perdre en compétitivité et en marges. L'argument, systématiquement invoqué, selon lequel la majorité du quinquennat de Nicolas Sarkozy a subi de plein fouet la crise financière ne tient pas.

Le groupe socialiste appuie pleinement, après l'avoir votée, la stratégie gouvernementale du rythme des ajustements budgétaires, ainsi que son programme national de réforme qui, par alignements successifs, permet de déverrouiller les freins à la croissance de l'économie française.

Il faut, oui, soutenir la croissance mais les 1 000 milliards de dettes dont nous avons hérité de l'ancienne majorité ne nous en laissent pas les moyens. Au demeurant, même si nous avions ces moyens, un effort budgétaire, compte tenu de l'offre productive, ne serait d'ailleurs pas très efficace. C'est donc au niveau européen que cela doit se passer, et la mise en oeuvre rapide des 315 milliards d'euros d'investissement du « plan Juncker » est à cet égard décisive. Nous aurons l'occasion d'en débattre, notamment le 6 mai dans l'hémicycle.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion