Je reviens sur l'intervention de notre collègue Mariton à propos des déclarations du président du Sénat, qui illustrent tout à fait la méthode choisie par la majorité socialiste depuis le début de la discussion : le passage en force, le refus d'organiser un véritable débat public. Si le débat a bien lieu, ce n'est pas grâce à vous, chers collègues de la majorité, mais grâce à la société, qui s'en est emparée elle-même. Vous êtes des députés godillots qui votez tous les amendements qu'on vous demande et nous allons avoir désormais un Sénat godillot auquel on va demander de voter conforme.
Cela pose un vrai problème. Il est difficile, sur un tel sujet, de voir le Parlement réduit à exécuter les ordres. Pas nécessairement ceux de l'exécutif, car on sait que le président Hollande s'interroge sur de nombreux aspects de ce projet, et surtout sur sa logique qui conduira inéluctablement à l'assistance à la procréation et à la gestation pour autrui, nous y reviendrons. Je relève en attendant de nombreuses réticences parmi vous. On se rend bien compte que vous êtes muselés, que vous n'avez pas le droit à la parole, et, quand on évoque des sujets qui font appel à des convictions, nous n'avons aucun échange, aucune possibilité de discuter sur le fond, à de très rares exception près. Encore une fois, mes chers collègues, je vous invite à participer complètement au débat.