Intervention de Yves Durand

Réunion du 6 février 2013 à 9h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYves Durand, rapporteur :

Pour ne pas faire de peine à nos collègues de l'opposition, je ne dirai pas que la formation des maîtres est sacrifiée depuis dix ans. De toute façon, ils le savent déjà, et s'ils l'ignoraient, M. Pierre Statius vient de le dire beaucoup mieux que je ne l'aurais fait. C'est en tout cas en raison de cette histoire qu'elle est la pierre angulaire du projet de loi, avec la création des écoles qui en seront l'instrument. Il reste cependant des éléments de flou dans sa conception et dans sa mise en oeuvre.

Je ne suis pas de ceux qui considèrent que l'expérience des IUFM a été négative. Elle a traduit d'abord la reconnaissance de la nécessité d'une formation des maîtres ; elle a été par ailleurs la première tentative de construire une formation professionnalisante en France. Il est quand même extraordinaire que notre pays, qui se targue d'avoir un des meilleurs systèmes éducatifs au monde, n'ait pas cru jusque là devoir former ses maîtres. Votre volonté de mettre enfin sur pied une formation professionnalisante commune à tous les métiers de l'éducation, est un premier motif de satisfaction.

Je voudrais cependant que vous m'éclairiez à propos de l'alternance : que mettez-vous derrière ce mot ? Comment l'organiser pour en faire un outil de formation professionnelle ?

Je voudrais également vous interroger sur les contenus des concours, maintenant que la question de leur place, qui a été largement débattue pendant la concertation, a été résolue. Comment faire en sorte que ces contenus permettent d'assurer la formation professionnelle des maîtres ?

Je me félicite que le projet de loi reconnaisse la nécessité d'une école de formation des maîtres, et le terme d'« école » n'est pas neutre. Sans vouloir réveiller des conflits qui n'ont plus lieu d'être, je m'interroge cependant sur la place qui sera la leur au sein de l'université : quelle sera leur identité, en matière de budget et de gouvernance pour commencer ? L'université a tout à gagner de la réussite de ces écoles et cela suppose qu'elles soient pleinement reconnues comme un outil identifié de professionnalisation des métiers de l'éducation.

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