La mise en place des ESPE est vitale. La suppression de la formation des maîtres, qui traduisait un manque de considération pour le métier même d'enseignant, était en contradiction avec l'objectif d'assurer la réussite de tous les élèves. En effet, l'absence de formation pratique a privé les jeunes enseignants des outils pédagogiques indispensables à cette réussite. Elle a aussi contribué à la dévalorisation du métier, entraînant une véritable crise des vocations, sans parler du stress supplémentaire qu'elle a généré chez les jeunes enseignants, et donc chez les élèves.
Traduction d'un engagement fort de François Hollande, la création des ESPE répond aux besoins en formation à la fois théorique et pratique des enseignants. Le projet prévoit que ces écoles seront pleinement intégrées à l'université, mais comment garantir un lien fort avec la recherche ? Comment les ESPE seront-elles représentées dans les conseils d'administration des universités ? Que deviendront les étudiants qui échoueront au concours à l'issue de leur première année de master ? Des passerelles avec d'autres filières universitaires leur seront-elles ouvertes ?
L'existence d'une épreuve professionnelle suffit-elle à garantir le caractère professionnalisant des concours ? Ne faudrait-il pas envisager l'instauration d'un contrôle continu dès la première année de master, comportant une épreuve de mise en situation devant une classe ? Ne serait-ce pas un bon moyen aussi d'encourager les vocations ?