Quand on sait que 40 % des élèves ont des difficultés à maîtriser les savoirs fondamentaux à l'entrée en sixième, on ne peut qu'approuver l'objectif de faire du primaire une priorité. Mais les outils proposés ne me semblent pas réellement à la hauteur des ambitions affichées pour la formation des enseignants. En effet, sur les 43 500 recrutements annoncés pour l'année 2013 par le ministre de l'éducation nationale, 22 100 seront destinés à remplacer les enseignants partant à la retraite et 21 350 seront assurés par un concours spécifique à l'issue de la première année de master. En tout, ce sont donc seulement 8 200 équivalents temps plein (ETP) supplémentaires qui seront inscrits au budget 2013.
Dans ces conditions, on peut se demander si les objectifs affichés pour les ESPE auront un contenu réel, au-delà des effets d'annonce. Seront-elles implantées sur des sites spécifiques, ou va-t-on se contenter de réutiliser ce qui existe déjà ?
Le nombre des candidats sera-t-il par ailleurs à la hauteur des besoins tels qu'ils sont identifiés par le gouvernement ? Si tel n'est pas le cas, n'y a-t-il pas un risque de voir diminuer le niveau de qualification, au rebours de l'objectif affiché ?