Il est toujours dans le giron de l'INC mais il subit toujours la crise de la presse, ce qui rend son avenir difficile.
Enfin, le troisième type de mesures vise à assurer le dédommagement des consommateurs lésés ainsi que défendre leurs droits de manière générale. Il concerne tout ce qui touche à l'action collective, à la médiation – qui est très utile – et à l'éducation à la consommation.
Il conviendrait d'améliorer ces trois types de mesures pour que l'offre soit moins anxiogène et plus largement acceptée par le consommateur.
Cela étant, la concurrence, paradoxalement, ne crée pas toujours de la croissance. Le cas de Free est révélateur : cet opérateur a permis un accès plus étendu à des offres moins onéreuses mais, dans le même temps, il s'est accompagné d'une décroissance du marché. Le lien entre croissance économique et satisfaction du consommateur n'est donc pas toujours évident.
Un autre aspect, pour lequel un soutien public serait justifié, concerne les consommations dont l'exclusion pose un problème de cohésion sociale. Il s'agit essentiellement de services, comme les services bancaires, assurantiels, de transport, de santé, d'éducation, de communication, d'énergie ou de logement, sur lesquels les associations de consommateurs demandent des éléments de droit ou d'économie pour préparer leurs revendications. Ce sujet renvoie à la question des tarifications sociales et à celle des offres de base – beaucoup de consommateurs préférant une offre plus simple et moins chère.
On observe par ailleurs que l'attrait pour la qualité des produits est relativement faible. Une étude du CREDOC montre par exemple que la qualité alimentaire n'est pas un élément déterminant dans le choix du consommateur. De même, les sophistications techniques sont peu appréciées : les consommateurs souhaitent avant tout des produits plus simples, plus robustes et ayant une durée de vie plus longue. Cela renvoie à la question de la durée de la garantie légale, dont beaucoup aimeraient qu'elle soit plus importante.
Autre problème : si on fixe une politique de l'offre et qu'on oriente la croissance pour satisfaire les besoins des consommateurs, on va vite se heurter au fait que ces besoins sont principalement de court terme. Les consommateurs n'accordent en effet pas beaucoup d'intérêt aux conséquences environnementales de la consommation, malgré la sensibilisation résultant des charges payées pour la récupération des déchets. La capacité de la croissance à intégrer les coûts environnementaux constitue un enjeu important, qui nécessite de faire preuve de pédagogie – ce à quoi l'INC s'emploie.
En conclusion, la consommation permettra de renouer avec la croissance si l'offre se traduit par une sécurité sanitaire, une durabilité et une soutenabilité accrues, sachant que la transparence, la comparabilité et l'assurance d'un dédommagement en cas de préjudice doivent parallèlement être encouragées.