Intervention de Jean-Marc Ayrault

Séance en hémicycle du 12 février 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Mariage pour les couples de personnes de même sexe

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre :

Oui, le vote par l'Assemblée nationale, dans quelques instants, après cette séance de questions au Gouvernement, du projet de loi ouvrant le droit au mariage pour tous et à l'adoption vient conclure, après deux semaines de débat, un grand débat parlementaire dont vous pouvez effectivement être fiers, mesdames et messieurs les députés.

Le Parlement a rempli son rôle avec éclat. Il est au coeur de notre démocratie, et ce débat, vous le savez, a suscité un intérêt exceptionnel chez nos concitoyens.

Vous avez pris le temps de défendre vos points de vue, vous avez pris le temps d'essayer de vous convaincre et, parfois, c'était difficile, je le sais. Mais les Français ont pris le temps d'écouter vos arguments. Et, comme vous, je le dis, le Gouvernement est fier de cette réforme (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP), parce que cette réforme, mesdames et messieurs les députés, s'inscrit dans une longue lignée de réformes républicaines pour l'égalité et contre les discriminations. (« Référendum ! Référendum ! » sur les bancs du groupe UMP.)

Cette loi va étendre à toutes les familles les protections garanties par l'institution du mariage. Et, malgré ceux qui vocifèrent – mais heureusement, ils sont minoritaires – elle va renforcer l'institution du mariage. (« C'est faux ! » sur de nombreux bancs du groupe UMP.)

Je voudrais saluer la solidarité et la fermeté dans les convictions de tous les députés de la majorité, et même parfois au-delà. Mesdames et messieurs les députés, vous avez su vous montrer soudés, concentrés, convaincants d'un bout à l'autre du débat. Merci à vous, à chacune et à chacun d'entre vous !

Permettez-moi de saluer le président de la commission des lois, Jean-Jacques Urvoas (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC) et votre rapporteur, Erwann Binet (Même mouvement). Et puis, certes parce que c'est mon rôle mais surtout parce que je le pense profondément, je veux remercier trois des membres du Gouvernement. D'abord Christiane Taubira, dont l'éloquence fait la fierté du Gouvernement et du Parlement. (Mmes et MM. les députés des groupes SRC, écologiste et RRDP se lèvent et applaudissent longuement. Elle l'avait déjà montrée en 2001 à l'occasion de cette proposition de loi où la France reconnaissait enfin que l'esclavage était un crime contre l'humanité. Merci, madame la garde des sceaux !

Je voudrais aussi remercier Dominique Bertinotti qui s'est battue avec courage et conviction (Même mouvement) et Alain Vidalies, ministre chargé des relations avec le Parlement, qui a veillé, lui aussi, au bon déroulement de ce débat. (Même mouvement.)

Monsieur le président de l'Assemblée nationale, vous avez présidé quatre-vingt-douze heures de séance sur 110. Vous avez eu le souci, au-delà des convictions de chacun, de préserver l'intégrité de l'Assemblée nationale et vous avez forcé le respect, même lorsque c'était difficile. (« Référendum ! Référendum ! » sur les bancs du groupe UMP.)

Je voudrais remercier tous les députés de la majorité ainsi que ceux, pour l'immense majorité d'entre eux, de l'opposition – je dis bien l'immense majorité d'entre eux – qui ont su défendre leurs convictions avec dignité. Merci au Parlement, et d'abord à l'Assemblée nationale. Dans quelques semaines, ce sera au Sénat de compléter ce travail législatif. Je n'ai aucun doute, cette loi restera une des grandes lois de la République. (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

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