Monsieur le ministre de l'économie et des finances, le projet de loi bancaire traduit la volonté de la représentation politique de reprendre la main sur la finance. Protéger l'épargne des déposants, protéger le contribuable face à une éventuelle faillite bancaire, orienter l'épargne vers l'économie durable, vers les entreprises et vers l'emploi, tel est l'enjeu. Pour ce faire, monsieur le ministre, les écologistes sont engagés.
Comme vous l'avez souhaité, nos propositions sont prêtes, déjà intégrées pour partie au projet de loi par la commission des finances. Nous attendons de ce projet qu'il marque notre engagement contre les paradis fiscaux. Dans ce domaine, l'obligation de transparence pour les filiales bancaires constituera à la fois une première et un premier pas. Elle permettra d'évaluer l'activité réelle des banques dans l'ensemble des pays, et d'identifier les paradis fiscaux, où les impôts s'évaporent pour générer ici de l'austérité, où fleurissent les produits financiers risqués qui, tôt ou tard, mettront à bas la finance et l'économie mondiale, et où se perd le contrôle des transactions financières.
L'affaire des lasagnes de Findus a mis en évidence des cheminements tortueux dans trois paradis fiscaux : Chypre, le Luxembourg et les Pays-Bas. Les paradis fiscaux fonctionnent comme des boîtes noires, qui privent de ressources à la fois les États et l'économie. Ce sont de véritables poudrières qui, sous l'effet de la moindre étincelle, pourraient faire sauter toute la finance mondiale.
La France sera la première à faire évoluer les choses. Mais la réussite ne sera réelle que si les projets à l'étude en Europe viennent rapidement conforter et amplifier le nôtre. Alors que l'opposition néglige étrangement ce débat, monsieur le ministre, pouvez-vous nous confirmer votre détermination à lutter contre les paradis fiscaux, à accorder une attention particulière à la spéculation sur les matières premières agricoles, à mettre la politique au coeur de la finance, à remettre un visage sur la finance ? (Applaudissements sur les bancs du groupe écologiste et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)