Monsieur le président, monsieur le président de la commission des lois, madame la présidente de la commission des affaires sociales, monsieur le rapporteur, madame la rapporteure pour avis, mesdames et messieurs les députés, après ce vote solennel vous nous avez permis de franchir une étape. Ce n'est pas la dernière, mais elle est extrêmement importante. Après le Premier ministre, je voudrais remercier les présidents des quatre groupes de la majorité et les quatre responsables du texte pour leur engagement constant sur ce texte.
Je voudrais aussi exprimer ma gratitude aux députés de la majorité qui furent constamment nombreux, actifs, qui m'envoyaient une très belle énergie. Je veux saluer les députés de l'opposition, en particulier ceux qui, du premier au dernier jour, ont bataillé avec une très belle ténacité. C'est parce que chacun des députés ici a montré avec quel sérieux il considérait cet effort que nous avons réussi à élever le débat à cette hauteur.
Merci très chaleureusement à Dominique Bertinotti, ministre déléguée chargée de la famille, si présente, si impliquée, si combative. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP.) Merci à Alain Vidalies, pour sa présence vigoureuse et efficace. (Mêmes mouvements.) Merci à vous, monsieur le président de l'Assemblée et aux vice-présidents, pour avoir si bien su tenir ces séances. (Mêmes mouvements.) Merci à tous pour ces jours et ces nuits passés ensemble. (Rires sur de nombreux bancs.) Merci pour ces sourires, pour ces rires, pour ces confrontations aussi, convictions contre convictions.
Les protections et les sécurités que promet ce texte concernent évidemment les conjointes et les conjoints mais, par-dessus tout, les enfants. En cas de séparation, le juge pourra s'en mêler, il pourra donc protéger la plus vulnérable ou le plus vulnérable des conjointes ou conjoints mais, surtout, préserver l'intérêt des enfants.
Je reviens rapidement sur l'outre-mer pour rappeler que c'est au nom de la liberté, des libertés individuelles que les Marrons se sont insurgés, que les esclaves se sont rebellés, et que Louis Delgrès a proclamé que la lutte contre l'oppression était un droit naturel. Les collectivités d'outre-mer n'ont donc aucune raison ni historique ni culturelle d'être en retrait sur les libertés. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP, ainsi que sur de nombreux bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe UDI.)
Évidemment, il y a des choses que ce texte ne pourra pas accomplir. Notamment, il ne supprimera pas les jeux amoureux ni chez les hétérosexuels ni chez les homosexuels. (Rires sur de nombreux bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP.) Il restera toujours beaucoup de femmes pour vous regarder, messieurs, pour vous observer, pour essayer de percevoir, sous vos carapaces, la tendresse qui parfois vous habite (Rires et applaudissements sur les mêmes bancs.), pour essayer de percer les défauts qui se cachent parfois sous des dehors affables et pour discerner dans l'entrelacs de vos talents et de vos faiblesses si vous êtes capables de « tracer des chemins sur la mer », comme l'écrivait Antonio Machado. Et, une fois qu'elles vous auront jaugés, les femmes décideront soit de vous faire languir, soit de vous séduire. (Sourires sur les mêmes bancs.) Ce texte n'y pourra rien : vous serez toujours soit en grâce, soit en péril. (Mêmes mouvements.)
En définitive, ce projet de loi nous a conduits à penser autrui, à consentir à l'altérité. Penser autrui, disait Emmanuel Levinas, relève de l'irréductible inquiétude pour l'autre. C'est ce que nous avons fait tout au long de ce débat. (Les députés des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP se lèvent et applaudissent vivement et longuement.)
Le 26/02/2013 à 11:57, LANG (Présidente Office de Tourisme) a dit :
Je suis en désaccord total avec l’idéologie de Madame TAUBIRA en ce qui concerne sa vision du système judiciaire et de la sécurité - je regrette le vote de la loi du mariage pour tous à cause de ses conséquences qui peuvent être catastrophiques mais j'ai admiré sa maîtrise du dossier dans son long débat avec les députés.
Le 24/02/2013 à 14:03, Atomic74 a dit :
C'est sans doute l'un des plus beaux discours de tous les débats.
Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui