Monsieur le président, mes chers collègues, après avoir un peu hésité, le groupe SRC va finalement voter pour cette proposition de résolution.
Si nous avons hésité, c'est parce que nous nourrissions plusieurs craintes. La première était que cette proposition, par le poids idéologique que représente le thème de la parité, ne s'impose avec force à tous. La deuxième crainte était évidemment celle de l'excès de réglementation. La troisième, c'était de voir, comme l'a dit notre collègue Marc Dolez, l'Assemblée nationale imposer sa loi aux groupes politiques. La quatrième crainte, enfin, nous était plus personnelle. Les groupes politiques sont des appareils fragiles, qui comptent une majorité, une minorité et des sensibilités différentes, et nous avons craint, pendant un moment, qu'une présidence collégiale ne nous amène à une cohabitation entre un courant majoritaire et un courant minoritaire.
Puis, la réflexion aidant, nous avons abouti à d'autres considérations. Nous avons d'abord remarqué que ce texte constitue une avancée incontestable en matière de parité – et nous avons bien besoin de ce type d'avancées. Il constitue également une avancée en matière de direction collégiale. Or, dans une Ve République où le Président de la République a tendance à concentrer beaucoup de pouvoir entre ses mains, c'est une bonne chose d'expérimenter des modes de direction collégiaux. L'examen du texte nous a démontré, enfin, que celui-ci n'avait pas de caractère obligatoire, qu'il s'agissait d'une résolution et qu'il exprimait seulement un souhait, celui de nous voir avancer, en donnant à chaque groupe politique la possibilité de faire, ou non, un pas en avant, et même de le différer dans le temps.
En conséquence, et parce que la question du règlement doit aussi faire l'objet d'une réflexion menée par la présidence de notre assemblée, le groupe SRC votera en faveur de cette résolution. (Applaudissements sur les bancs du groupe écologiste et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)