Intervention de Axelle Lemaire

Séance en hémicycle du 12 février 2013 à 15h00
Séparation et régulation des activités bancaires — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAxelle Lemaire, rapporteure pour avis de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République :

Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission des finances, madame la rapporteure, messieurs les rapporteurs pour avis, mes chers collègues, en 2009 se tenait à Londres le sommet du G20, sur les mêmes terres que celles qui accueillent à bras ouverts et souvent les yeux fermés, au bout d'un tapis rouge glissant, le centre névralgique de la finance internationale. En réponse à une crise financière sans précédent, les dirigeants du monde affichaient alors une volonté politique sans faille pour rassurer leurs concitoyens et garantir que le principe Never again ! – plus jamais ça – s'appliquerait.

Le Wall Street Journal titrait, au lendemain de la faillite de Lehman Brothers : « Wall Street tel qu'on l'a connu cessera d'exister. » Il n'était plus question de faire prendre des risques aux déposants et aux contribuables ; tout serait fait pour normaliser une finance devenue folle, car aveuglée par l'appât du gain facile et déconnectée des performances réelles des économies.

En France, tout devait changer ; rien n'a changé, en quatre ans. Mais, aujourd'hui, la France est précurseur. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) C'est ici et sous un gouvernement socialiste, que le fonctionnement du secteur bancaire est réformé, pour la première fois depuis la crise. On compare ce projet de loi à d'autres, inspirés des réflexions de MM. Volcker, Vickers ou Liikanen. L'exercice est intéressant, utile. Il reste que la France agit pour tirer les leçons et prend des mesures dont l'effet est immédiat, et non reporté à 2017 ou 2019, comme au Royaume-Uni, voire plus tard.

Il faut du courage, monsieur le ministre, pour donner le la, et de l'ambition pour donner le ton.

En, 2007, le chômage touchait 16 millions d'Européens ; il en frappe aujourd'hui 27 millions. En écho à la crise financière, la misère continue de gagner du terrain : en France, près de 9 millions de personnes touchent moins de 964 euros par mois.

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