Madame la ministre – j'ai quelque difficulté à vous appeler ainsi car je ne suis pas favorable à la féminisation des noms de fonction –, le précédent Gouvernement n'a pas à rougir de son action en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes, qu'il s'agisse de l'accès des femmes aux postes à responsabilité, avec l'objectif de 40 % de femmes dans les conseils d'administration d'ici à 2017 ; de l'égalité professionnelle – même si, vous l'avez dit, il faut encore faire des efforts ; des retraites, avec la petite révolution que constitue la prise en compte des indemnités journalières d'assurance maternité dans le calcul de la pension ; de la protection des droits fondamentaux des femmes ; enfin, de la parité en politique comme dans la sphère professionnelle et sociale, où son application a été constitutionnalisée.
La situation peut être améliorée, notamment en ce qui concerne la parité en politique. Vous avez parlé des horaires : nous pourrions nous inspirer des pays scandinaves pour fixer les heures de réunion. Une nouvelle génération de femmes entre en politique et la politique devra s'adapter à leurs rythmes de vie afin de leur permettre de concilier leur vie professionnelle, leur mandat électif, et leur vie privée. Mère d'une petite fille, j'en mesure la nécessité. Le Parlement européen s'est ainsi doté d'une crèche ; ici, nous en sommes loin.
Quant aux mentalités, l'éducation à l'égalité commence en effet à l'école, dès le plus jeune âge. Il nous faudra reparler du rapport de Mme Jouanno sur l'hypersexualisation des petites filles ; on sait ce qu'il en est aux États-Unis : ce n'est pas ce que nous voulons pour nos enfants. Nous devrons donc faire preuve d'une vigilance particulière vis-à-vis de ces dérives, notamment dans la publicité.