Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du 13 février 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Entreprises du bâtiment

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Monsieur le ministre de l'économie et des finances, vous connaissez l'adage populaire : « Quand le bâtiment va, tout va . ». Malheureusement, la Fédération française du bâtiment, la FFB, a annoncé que 2013 serait une année noire avec une réduction de 3,5 % de l'activité et la disparition de 40 000 emplois, soit quarante fois les effectifs de l'usine Goodyear d'Amiens.

La FFB, soutenue par la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment, a donc lancé une campagne intitulée « Trop, c'est trop ! » pour vous interpeller. « Quand le bâtiment ne va pas, plus rien ne va » : une crise profonde ronge l'artisanat du bâtiment, et l'artisanat tout court, première entreprise de France.

Cette crise est révélatrice de ce que j'appellerai les sept plaies du socialisme.

La première plaie, c'est de découper la richesse comme un gâteau en partageant la pénurie : ce sont les 35 heures. (Exclamations sur quelques bancs du groupe SRC.)

La deuxième plaie, c'est de concevoir la fiscalité comme un kolkhoze : votre budget 2013 en est un excellent exemple puisqu'il prend les entreprises pour des vaches à lait, avec l'augmentation de la TVA de 7 % à 10 % en 2014.

La troisième plaie, c'est L'État Big Mother qui se mêle de tout dans les activités humaines : la construction de bâtiments ploie sous la masse des règlements, comme tout le pays d'ailleurs. Je vous le dis, monsieur le ministre, ce pays est en train de crever de l'excès de réglementations ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP. – Exclamations sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

La quatrième plaie, c'est la concurrence déloyale de ceux qui n'appliquent pas les règles et l'angélisme dans le contrôle, s'agissant notamment des travailleurs clandestins.

La cinquième plaie, c'est un État qui oublie les petits : 200 000 artisans sont ainsi exclus de votre crédit d'impôt compétitivité-emploi. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe UMP.)

La sixième plaie, c'est d'avoir un État « Grand genre, petits moyens ». Annoncer 500 000 logements, c'est bien ; les financer, c'est mieux !

Enfin, la septième plaie, c'est votre gouvernement, un gouvernement autiste qui tantôt insulte les entrepreneurs, tantôt les prend pour des pigeons, tantôt ignore leurs revendications.

Au nom des milliers d'artisans du bâtiment, monsieur le ministre, je vous pose cette question simple : quand allez-vous libérer l'entreprise française des chaînes que vous avez vous-mêmes forgées ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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