Dans bien des domaines, la représentation nationale comprend nos difficultés et nous aide. C'est notamment vrai pour la préservation de la fonction restauration, quand on s'orientait vers une externalisation totale, que d'ailleurs le ministre n'approuvait pas.
Les données relatives aux sureffectifs militaires sont complètement opaques, alors que la transparence s'exerce parfaitement concernant les effectifs civils. Les chefs d'établissements cachent la réalité. Et j'attends toujours de voir un DRH d'armée publier une note comparable à celle du DRH du ministère que j'ai mentionnée tout à l'heure et interdisant donc tout recrutement militaire pour des fonctions sans rapport avec leur mission. Nous dénonçons fermement cette inégalité d'approche.
L'économat des armées doit fonctionner normalement, ce qui exige un changement de perception de la fonction restauration au sein du ministère. Nous sommes favorables à ce que la totalité de la fonction soit confiée à la chaîne du commissariat aux armées, dont c'est le métier, afin de sortir de l'actuelle cacophonie. Dans bien des établissements, comme à Villacoublay ou à Istres, les militaires ne payent pas leurs repas alors qu'on augmente les tarifs applicables aux personnels civils. Je sais que, heureusement, la question est actuellement à l'étude au cabinet du ministre.
Je ne nie pas la contrainte des restrictions budgétaires mais je dois m'élever aussi contre certains gaspillages. La rigueur doit s'appliquer également à tous. Par exemple, à quoi sert un gouverneur militaire ? Personne ne sait répondre à cette question quand je la pose. Ce qui n'empêche pas celui de Metz de disposer, pour son service personnel, d'une quinzaine d'emplois équivalents temps plein (ETP). L'armée de l'air envisagerait de dépenser plusieurs centaines de milliers d'euros pour fêter les soixante-dix ans de la patrouille de France. Ce montant inclurait une part de mécénat, mais à quelle hauteur ? Fallait-il, pour loger le commandant des forces aériennes basé à Dijon, dépenser 600 000 euros dans la rénovation de sa résidence de fonction ? Par ailleurs certains équipements opérationnels attendent d'être restaurés depuis des années. Le service d'infrastructure de la défense (SID) a donc mis « sur le haut de la pile » une dépense qui n'était ni urgente ni même nécessaire. Que je sache, nous ne sommes plus sous l'Ancien Régime !
Le taux d'encadrement des personnels civils du ministère de la défense a augmenté en raison de la requalification des agents de la filière administrative. Ce qui n'était pas un luxe quand vous aviez 30 propositions d'avancement pour 18 000 postulants possibles ! D'où les passages de catégorie B en catégorie A.
Mais la Cour des comptes signale aussi que la masse salariale des personnels civils a diminué, tandis que celle des officiers a progressé de 4,7 % en un an. À un tel rythme elle doublera en dix ans. Veut-on faire une armée mexicaine ? Sinon, comment expliquer un tel dérapage ?