Nous nous battons depuis longtemps sur plusieurs axes pour contribuer à un transport aérien plus « vert ».
Par l'acquisition de nouveaux avions, nous renforçons l'efficacité opérationnelle de la compagnie. L'augmentation des cours du pétrole nous a conduits à accélérer le renouvellement de notre flotte. En long courrier, le prix du pétrole représente presqu'un tiers des coûts, et cela a au moins l'effet vertueux de nous inciter à éviter tout gaspillage.
Parallèlement, le Conseil pour la recherche aéronautique civile française (CORAC), issu du Grenelle de l'environnement, pousse à développer des aéronefs plus efficaces au plan énergétique et à contribuer au développement des biofiouls.
La consommation de fioul peut être réduite de 10 %, grâce notamment au regroupement des secteurs de contrôle aérien en Europe – les FABEC – et au projet européen CESAR qui vise à moderniser le contrôle aérien via les descentes continues, lesquelles présentent l'intérêt de réduire la consommation et de limiter la nuisance sonore.
De 2000 à 2010, Air France a réduit son empreinte sonore de l'ordre d'un tiers, grâce à la modernisation de la flotte et à la modification des approches menée de concert avec la DGAC. J'observe au passage que le transport aérien est la seule industrie à payer pour ses nuisances sonores, la taxe sur les nuisances sonores aériennes rapportant plusieurs dizaines de millions par an alors que les autres modes de transport – y compris les plus bruyants – s'en voient exonérés, même en Île-de-France.
Air France fait partie de différents consortiums qui favorisent la recherche en matière de biofiouls, en vue notamment de l'utilisation de la biomasse d'origine forestière. Une usine pilote pourrait voir le jour si l'État donne le feu vert, et il s'agit d'une piste extrêmement prometteuse. Les travaux de la Commission européenne visent à ce que d'ici à 2020, 4 % de l'ensemble du kérosène mis à disposition des compagnies européennes soit du biofioul. Cela vise à enclencher une démarche industrielle et l'on espère que, d'ici à 2025, les émissions de CO2 liées au transport aérien s'en trouvent très sensiblement réduites.