Je ne suis d'ailleurs pas le seul à tenir ce discours. En ce qui concerne le projet de loi de décentralisation, l'AMF tout entière, et pas seulement les maires de droite et du centre, dit déplorer un recul des libertés locales.
Je vous le dis avec beaucoup de solennité, madame la ministre, nous n'avons jamais vu autant de décisions prises sans le moindre dialogue, sans la moindre concertation avec l'ensemble des élus locaux, qui constituent pourtant un maillage dont nous avons besoin sur les territoires – car la lutte pour la croissance ne se fera pas seulement d'en haut, sur des modes de scrutin, mais avec l'implication de chacun des acteurs du territoire.
J'ai une certaine expérience parlementaire, et si j'ai demandé une suspension de séance, c'est parce que je souhaite que ce débat soit à la hauteur de ce qu'attendent les élus locaux, qu'il prenne en compte les enjeux essentiels et ne se résume pas à des échanges d'invectives ou des propos sur la parité, comme ceux que l'on a entendus – en matière de parité, je n'ai d'ailleurs pas de leçons à recevoir. (Applaudissements sur les bancs des groupes UDI et UMP.) Madame la ministre, je suis heureux de vous voir au Gouvernement, et vous souhaite d'en tirer tous les profits possibles. Avec Marie-Jo Zimmermann, mais aussi avec Catherine Coutelle, présidente de la délégation aux droits des femmes, nous nous sommes bien battus, nous avons bien travaillé.
Ce que je regrette, c'est la méthode employée par le Gouvernement, consistant à décider sur le simple fondement du fait majoritaire, et à s'appuyer sur ce qu'il appelle les errements du passé pour justifier ses propres errements. Ainsi, je considère que s'appuyer sur la réforme du conseiller territorial pour justifier la création d'un binôme, ce n'est pas assumer la responsabilité qui incombe à une majorité.