Intervention de Marion Maréchal-Le Pen

Séance en hémicycle du 18 février 2013 à 21h30
Élection des conseillers départementaux des conseillers municipaux et des délégués communautaires et modification du calendrier électoral — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarion Maréchal-Le Pen :

Monsieur le président, monsieur le ministre, chers collègues, je voudrais commencer par quelques chiffres édifiants des dernières cantonales de 2011. Je cite le pourcentage de voix au premier tour, véritable mesure des scores des partis, et le nombre total de sièges.

Modem : 1,22 %, 16 sièges. PC : 7,91 %, 116 sièges. UMP : 16,97 %, 369 sièges. FN : 15,06 %, 1 siège.

Monsieur le ministre, en entendant ces chiffres, croyez-vous vraiment que votre réforme soit à la mesure de votre prétendu objectif de représentativité ? Croyez-vous vraiment que votre mesure phare du binôme homme-femme soit la solution adéquate? Monsieur Valls, n'avez-vous pas un tout petit peu le sentiment d'être à côté de la plaque ?

Il est vrai qu'il y a quelques mois, vous rejetiez d'office la proportionnelle aux cantonales, arguant du fait qu'avec ce mode de scrutin, il y aurait 400 conseillers généraux FN et que le Vaucluse « tomberait aux mains du Front national » – c'est vrai, je vous l'avoue, c'est bien parti ! Faut-il rappeler ici que la démocratie, avant d'être un ensemble de droits fondamentaux, c'est avant tout un mécanisme : celui qui veut que le peuple délègue son pouvoir de décision à de véritables représentants.

Comment, après les chiffres que j'ai rappelés, peut-on s'étonner de l'abstentionnisme des Français ? Comment peut-on s'en étonner lorsque M. Vidalies, ministre chargé des relations avec le Parlement, déclare : « Ce n'est pas parce qu'à un moment donné une partie de l'opinion, donnant son point de vue, s'égare sur le vote FN, qu'il faut lui donner une réponse institutionnelle ». Avec ce genre de phrase, scandaleuse, on comprend que, dans votre bouche, le mot « République » a plus la valeur d'un slogan que celui d'une conviction.

Naïvement, je pensais que ces textes en discussion auraient été l'occasion de respecter un engagement de campagne du candidat Hollande : remettre une dose de proportionnelle dans nos institutions.

C'est amusant de constater comme le Gouvernement est bien plus prompt à tenir certains engagements plutôt que d'autres, quand bien même ils feraient l'objet d'un plus large consensus.

À défaut d'une véritable vision politique, vous vous contentez, une fois de plus, de détricoter les textes de l'ancienne majorité avec la suppression du conseiller territorial, pourtant à même de lutter contre le coûteux et incohérent millefeuille territorial.

Quant au nouveau gadget qu'est le binôme paritaire, il est une nouvelle entorse à la représentation juste de l'opinion en ce qu'il accentuera la prime majoritaire. En effet, une voix de majorité donnera, non plus un, mais deux élus d'un coup.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion