Ce changement positif, nous le devons notamment aux évolutions de la société et aux politiques menées par les élus de terrain.
Depuis une trentaine d'années, la France rurale a connu une croissance démographique qui a mis fin à un exode commencé vers 1850 et qui s'était accéléré après la Première Guerre mondiale. Ce mouvement est perceptible dans la quasi-totalité des régions françaises.
Les nouveaux habitants de nos campagnes sont souvent issus des villes. Ce sont de jeunes familles, des retraités, mais aussi des entrepreneurs à la recherche d'une vie moins stressante, de plus de convivialité, d'un environnement plus agréable, ou encore d'espace, tout simplement.
Ces nouveaux ruraux font évoluer nos campagnes et sont demandeurs de nombreux services. S'ils sont venus s'installer sur ces territoires, c'est notamment parce que le désenclavement de nos départements et de nos régions s'est considérablement accéléré avec le développement des lignes à grande vitesse et du réseau routier, dont je mesure chaque jour les effets dans mon département de la Loire, même si des efforts restent encore à faire.
L'évolution formidable qu'a connue le secteur des télécommunications dans son ensemble est aussi une des révolutions technologiques les plus importantes de ces dernières années.
Le monde change très vite, les mentalités aussi. C'est pourquoi nos politiques doivent être flexibles et s'adapter en permanence. Mais au lieu de défendre nos campagnes et nos territoires ruraux, vous préférez une fois de plus vous attaquer à ce qui n'intéresse pas les Français ! Pas un seul de nos concitoyens ne m'a demandé, sur les marchés ou dans mes permanences, de modifier le calendrier électoral ou de réformer le mode de scrutin des conseillers généraux.
Ce que nos concitoyens nous demandent, monsieur le ministre, c'est de continuer la politique lancée par Nicolas Sarkozy en février 2010 pour aider les zones rurales par une série de mesures en faveur du désenclavement économique des territoires ruraux : la mobilité, l'accès aux soins de proximité et à l'internet haut débit ou encore la défense des commerces locaux.
Ce que nos concitoyens me demandent lorsque je parle avec eux de la politique des territoires, monsieur le ministre, c'est que l'on défende notre agriculture. Car nos agriculteurs sont l'âme et la mémoire de nos territoires, qu'ils ont sculptés et qu'ils entretiennent au jour le jour. Sans eux, sans leurs exploitations, ce serait la fin de la ruralité, ou du moins du monde rural tel que nous l'aimons.
Alors, monsieur le ministre, ne pensez-vous pas que nos territoires valent mieux que ces projets de loi inutiles qui n'ont d'autre intérêt que de maintenir le Sénat à gauche au prochain renouvellement ?
J'ai pour nos campagnes une plus grande ambition. Ce que j'attends, c'est le développement culturel, touristique, social et économique de nos territoires ruraux. Je voterai donc contre vos projets de loi. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)