Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 12 février 2013 à 17h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

M. Lamassoure, vous, monsieur Cazeneuve, et moi-même, nous avons tous les trois exercé les fonctions de ministre délégué chargé des affaires européennes. Je vous reconnais un réel talent d'avocat : vous parvenez à justifier un résultat franchement médiocre, que vous qualifiez de « moins mauvais des compromis possibles ». À l'issue du Conseil européen, chacun des grands pays a pu afficher ce qu'il souhaitait : la France, la préservation de la PAC ; le Royaume-Uni, des coupes budgétaires ; l'Allemagne, une forme d'austérité.

Or tout cela ne fait pas une politique européenne et satisfait encore moins aux engagements de François Hollande : là est le problème politique. Vous vous étiez engagés à renégocier le TSCG, mais vous ne l'avez pas fait, en échange d'un plan de relance très ambitieux et de la création des eurobonds, qui se sont évaporés depuis. Rien dans ce budget ne vient corroborer le discours du Président de la République et du Gouvernement.

Tel un magicien, vous réussissez à donner du contenu à un accord vide critiqué par tous les groupes du Parlement européen, à transformer une défaite et une manifestation de l'isolement de la France par rapport au couple Merkel-Cameron en une fabuleuse victoire, à nous faire croire que tout va pour le mieux. Cependant, votre argumentaire – vous en êtes conscient – n'abusera personne pendant très longtemps.

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