Intervention de Chantal Jouanno

Réunion du 31 janvier 2013 à 10h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Chantal Jouanno, sénatrice :

Je n'ai pas un a priori très positif à l'égard de ce type d'énergie pour la France. Néanmoins, nous avons besoin d'objectiver le débat car, comme souvent dans notre pays, l'idéologie passe avant la connaissance des faits, tant d'ailleurs pour les opposants que pour les partisans.

Je pense très important de pouvoir disposer d'une estimation plus précise du potentiel plutôt que de raisonner sur de pures hypothèses. Nous avons le devoir de savoir avant de pouvoir tirer des conclusions. Il est important de s'interroger sur les conséquences éventuelles d'une exploitation des hydrocarbures non conventionnels sur notre bilan d'émissions de gaz à effet de serre. Il faut aussi évaluer son impact sur l'emprise au sol, en région parisienne, et sur la ressource en eau, dans les Cévennes. Ces aspects seront déterminants dans la décision d'exploiter ou non ce type de ressources.

Je préconiserais aussi, même si la lettre de mission est très ciblée, de distinguer les enjeux en France et notre position à l'international. Il ne faudrait pas que la France ait une position complètement fermée en Europe pour des raisons qui lui seraient internes. En effet, l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels peut avoir un impact sur les émissions de CO2 en Europe, ainsi qu'un impact important à long terme dans la négociation de nos contrats gaziers. Si nous ne connaissons pas notre propre potentiel, nous serons plus faibles vis-à-vis de la Russie ou d'autres pays. En ce sens, les hydrocarbures non conventionnels pourraient être intéressants pour la transition énergétique à l'échelle internationale.

Il faut rappeler aussi les différents intérêts en jeu dans ce débat. Rien n'est anodin dans les prises de position des uns et des autres.

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