Intervention de Olivier Dassault

Séance en hémicycle du 19 février 2013 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique économique et fiscale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Dassault :

Ma question s'adresse à M. le Premier ministre et concerne l'annonce de la révision des prévisions de croissance – sans reprendre la question de son ancien collaborateur, notre collègue Olivier Faure. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

Monsieur le Premier ministre, votre ministre des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, redevenu pour l'occasion ministre de l'économie et des finances, a annoncé ce matin la baisse des objectifs de croissance de la France pour 2013 de 0,8 % à 0,3 %. La semaine dernière, M. Fabius, décidemment très en verve, avait déjà été le premier à annoncer la fin de l'objectif des 3 % de déficit. Fusionner le Quai d'Orsay et Bercy, c'est une idée de génie et une première piste d'économies ! (Rires sur les bancs du groupe UMP.)

Plus sérieusement : fin de la croissance et abandon de la réduction du déficit à 3 % du PIB d'un côté ; matraquage fiscal des PME, des ménages et des retraités, austérité de l'autre. En alliant laxisme et rigueur budgétaire, vous réussissez la prouesse de réunir le pire des deux mondes. À croire que, sous votre gouvernement, « la Grèce c'est maintenant » ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

Il est d'ailleurs éminemment symbolique que, le jour où votre ministre des affaires étrangères, toujours lui, annonce une baisse massive de la prévision de croissance, le président de la République soit en Grèce et non pas, par exemple, en Allemagne. Alors, de grâce, un peu moins d'idéologie, un peu plus de réflexion, un peu plus de mesures économiques ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Monsieur le Premier ministre, vous pensiez pouvoir recourir à la facilité de la dépense publique ; la Cour des comptes vous a répondu qu'il fallait au contraire la réduire, pour l'État comme pour les collectivités.

Permettez-moi donc de vous remémorer ce que disait le cardinal de Richelieu (Exclamations sur les bancs du groupe SRC) : « Le moins de dépenses qu'on peut lever sur le peuple est le meilleur. »

En conclusion, monsieur le Premier ministre, maintenant que les masques sont tombés, que vos résultats parlent contre vous, permettez-moi de vous demander : à quand l'audace de la réforme, la vraie ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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