Intervention de Isabelle Attard

Réunion du 24 juillet 2012 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Attard :

Votre volonté de concertation très large nous a rassurés, madame la ministre. Je souhaite revenir sur plusieurs points qui seront abordés lors des assises de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Vous avez parlé, madame la ministre, d'ouverture de l'enseignement supérieur et évoqué l'ascenseur social. Il est temps que le système universitaire et le ministère de l'éducation nationale dans son ensemble reprennent les choses en main et fassent en sorte que cet ascenseur fonctionne à nouveau. Plus largement, nous souhaitons mettre l'accent sur la diversité des parcours et des voies d'accès à l'université – par exemple sur la possibilité d'y retourner à trente-cinq ou quarante ans ou au-delà. Toutes ces voies d'accès doivent être également reconnues.

Vous avez évoqué un plan prioritaire pour la vie étudiante. Il faut en effet permettre aux étudiants de vivre mieux. En matière de logement, le système D prédomine. J'espère que les 40 000 logements annoncés seront suffisants. Vous avez cité l'exemple canadien. Nous pourrions également nous inspirer d'exemples européens, notamment belges ou scandinaves. Le système de colocation dans les kots en Belgique gagnerait à être instauré en France, même s'il ne s'agit pas de reproduire à l'identique un modèle étranger.

Notre collègue Mathieu Hanotin a évoqué le domaine de la santé, où les problèmes sont en effet importants : un étudiant sur dix souffre de surpoids ou d'obésité, faute d'activité sportive et en raison de mauvaises pratiques alimentaires. Il y a un travail important à mener pour sortir les étudiants de la situation de précarité et de paupérisation qu'ils connaissent.

La formation des enseignants est également un sujet de préoccupation. Les universités souhaitent ne pas délivrer uniquement des savoirs académiques. Cependant, sont-elles toutes vraiment prêtes et compétentes pour enseigner les pédagogies – j'insiste sur le pluriel – ou aborder des questions d'ordre professionnel telles que la gestion d'une classe ?

Les départs à la retraite qui se poursuivent posent de graves difficultés. Il sera difficile de placer les lauréats des concours 2012 en formation initiale dès 2013. Plusieurs années seront probablement nécessaires pour rattraper les économies réalisées en un an par le précédent Président de la République avec la suppression de la formation initiale. Vous avez parlé, madame la ministre, de formation continue en alternance. Cela rejoint le souhait de nombreux stagiaires, étant entendu que la formation continue devra probablement durer plus d'une année.

Enfin, l'Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur – AERES – est contestée de toute part. Il conviendrait de suspendre ses activités sans attendre, et de remplacer ses membres par des représentants élus qui respecteraient la diversité des productions scientifiques.

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