Nous pensons beaucoup de bien du discours que vous venez de tenir, madame la ministre. Le pragmatisme qui en ressort est, selon nous, de mise. À vous entendre, vous serez la ministre de la revalorisation dont le monde de l'enseignement supérieur et de la recherche a besoin.
Il s'agit tout d'abord de revaloriser l'image de l'université, en particulier du premier cycle. Il n'est pas normal qu'un étudiant sur deux échoue. Aux yeux des bacheliers, la filière universitaire apparaît souvent comme le parent pauvre de notre système d'enseignement supérieur. Les chiffres sont têtus. Il y a beaucoup de travail à faire.
Il convient de revaloriser en particulier certaines filières, qui débouchent sur des impasses en matière d'emploi. Des étudiants titulaires de masters qui entrent sur le marché du travail ne reçoivent parfois aucune proposition. Cette situation ne laisse pas de nous inquiéter.
Il faut également revaloriser le statut des jeunes chercheurs. Aujourd'hui, nombre d'entre eux enchaînent les contrats à durée déterminée et perçoivent une rémunération inférieure à 2 000 euros, après huit années d'études. Cela risque de conduire les plus jeunes à se désintéresser de la recherche scientifique et de la science en général, ou des chercheurs déjà formés à s'expatrier – ils valoriseraient ainsi leur savoir à l'étranger alors que nous aurions financé leurs études.
Il est aussi nécessaire de revaloriser les structures de recherche et de formation, pour les rendre plus attractives. Je pense notamment à la publicité et aux économies d'échelle.
Il est important de revaloriser, en outre, le rôle des collectivités territoriales, en particulier des régions. Nous venons l'un et l'autre, madame la ministre, d'une région où Lyon et Grenoble devraient travailler davantage en synergie en matière d'enseignement supérieur.
Il faut revaloriser, enfin, la vie étudiante. Notre collègue M. Benoist Apparu a mentionné avec raison l'allocation d'étude universelle. C'est une proposition du candidat que nous avons soutenu. Nous sommes convaincus que les promesses seront tenues.
Nous avons pris note du programme de construction de logements étudiants. Cependant, il conviendrait également d'accorder des facilités à ceux qui souhaitent se loger sur le marché privé. Les dépôts de garantie constituent souvent un obstacle à la location pour les jeunes étudiants. Des aides pourraient-elles leur être apportées en la matière ?