Intervention de Marietta Karamanli

Séance en hémicycle du 19 février 2013 à 21h30
Élection des conseillers départementaux des conseillers municipaux et des délégués communautaires et modification du calendrier électoral — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

J'ai entendu de nombreux qualificatif : certains ont parlé d'anomalie, d'autres ont employé les mots d'hybride ou de baroque. D'autres sont allés jusqu'à évoquer l'hydre des travaux d'Hercule.

Selon moi, le mode de scrutin prévu pour l'élection des futurs conseillers départementaux innove en faisant élire au scrutin majoritaire à deux tours deux conseillers, un binôme à la fois solidaire et paritaire.

Ce mode de scrutin concilie le scrutin majoritaire et la parité, c'est-à-dire la proximité et l'égalité des genres.

Soyons honnêtes, chers collègues. En 2014, si la loi créant le conseiller territorial s'était appliquée, il y aurait eu, d'après les projections, 20 % de femmes élues, soit moins de 700 femmes sur 3 471 élus. En faisant progresser le pourcentage à chaque élection de 10 % seulement, il aurait fallu, d'après mes calculs, attendre soixante ans pour parvenir à la parité avec 1 800 femmes élues (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Je crains donc qu'en 2074, mes chers collègues, aucun de nous, même parmi les plus jeunes sur ces bancs, ne soit là pour voir advenir ce jour.

C'est au prix de mesures volontaires que nous permettrons la parité, l'isothimie. Ce mot grec, qui désigne l'égalité d'accès aux fonctions – pour paraphraser Strabon, c'est la jouissance des mêmes droits, la participation aux mêmes charges et le partage des honneurs du Gouvernement – convient plus que celui d'anomalie. C'est l'isothimie que nous mettons en oeuvre, l'égalité civique et juridique mais aussi l'égalité politique (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion