Intervention de Jean-Marc Ayrault

Séance en hémicycle du 20 février 2013 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur le cadre financier pluriannuel 2014-2020 de l'union européenne et débat sur cette déclaration

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre :

Pourtant les États membres ont trouvé la voie d'un consensus, certes dans l'effort, mais sans que jamais aucun d'eux ne renonce à ses intérêts essentiels. Telle est la force du projet européen.

Lors de ces intenses négociations, les États forgent les compromis qui font progresser la cause de l'Europe, dans le respect de la volonté politique de chacun. L'exercice était particulièrement difficile, et ce pour l'ensemble des États. Le processus de décision à l'unanimité en effet peut créer des blocages, et l'échec du Conseil de novembre a rappelé s'il en était besoin qu'il demeurait un risque d'échouer à nouveau.

Il est donc nécessaire à certains moments de rechercher des compromis, de tout faire pour éviter les impasses. C'est cette voie qui a su être trouvée.

L'exercice était particulièrement difficile pour notre pays, car le Président de la République a dû emporter la conviction d'un Conseil très largement conservateur – pas comme ici, à l'Assemblée nationale ! Pour orienter l'Union européenne vers des objectifs ambitieux, qui répondent aux engagements pris devant les Français au moment de l'élection présidentielle, il faut se battre. Le Président de la République l'a fait.

Les 7 et 8 février, ce ne sont pas seulement des États qui ont tenté de faire converger leurs intérêts, ce sont également des sensibilités politiques différentes, voire divergentes, qui se sont fait face sur des sujets aussi essentiels que les politiques de croissance et les outils de solidarité.

Pourtant, malgré les difficultés de la recherche du consensus, malgré la force des conservatismes, la France a atteint ses objectifs : nos retours sur la PAC sont maintenus, les régions en transition ont été créées, les dépenses de croissance et d'emploi sont en progression, et la contribution de la France aux fameux chèques et rabais a été limitée.

Étrangement, j'ai entendu dire que nous étions isolés. Chacun a pourtant pu constater que le compromis atteint est essentiellement le fruit d'un rapprochement méthodique entre les positions françaises et allemandes, et qu'il a réuni quasiment tous les États membres…

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