Intervention de Jean-Louis Borloo

Séance en hémicycle du 20 février 2013 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur le cadre financier pluriannuel 2014-2020 de l'union européenne et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Borloo :

Il fallait radicalement changer la conception même des logiques antérieures pour cette maquette 2014-2020, l'adapter aux nouvelles réalités et à la sortie de crise.

La Commission, après un large tour d'horizon et un accord implicite des États membres, avait proposé 1 048 milliards d'euros, soit une augmentation de 5 %. Au final, la baisse est de 3 % et le seul volet croissance et compétitivité perd 40 milliards par rapport à la proposition de la Commission, elle-même extrêmement mesurée compte tenu de l'accroissement des compétences de l'Europe.

Pour les Européens convaincus que nous sommes, ce budget s'inscrit dans une séquence extrêmement préoccupante. L'isolement de la France en Europe est un virage capital que vous avez pris, ou laissé prendre.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Lors du sommet du 30 janvier 2012, les Européens sont parvenus, difficilement, à préciser les contours et le contenu du mécanisme européen de stabilité. Puis, au terme d'une course contre la montre, le 2 mars 2012, les chefs d'État et de gouvernement de tous les États membres de l'Union Européenne à l'exception du Royaume-Uni et de la République Tchèque ont signé le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance.

Vous le savez, il n'y a plus de crise de liquidités en Europe aujourd'hui et la France a beaucoup contribué à ce succès. Mais le candidat Hollande n'a eu de cesse de dénoncer le traité et de s'engager formellement, devant tous les Français, à le renégocier, créant la stupeur parmi tous les autres chefs d'État et de gouvernement de l'Union.

Le traité étant engagé, et en cours de ratification, un revirement était inévitable, malgré la promesse électorale tant de fois répétée. Pour maquiller ce revirement, vous avez inventé un nouveau pacte de croissance de 120 milliards, pacte qui n'existe pas, comme tout le monde en convient aujourd'hui.

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