La négociation sur les prévisions budgétaires européennes s'annonçait, reconnaissons-le, sous les pires auspices. En décembre 2010, un courrier, signé notamment par Mme Merkel et MM. Sarkozy et Cameron, avait fixé un cap aussi clair que désespérant : en contenant les crédits d'engagement futurs à leur niveau de 2013 corrigé d'un taux inférieur à l'inflation, les chefs d'État et de gouvernement d'alors fixaient à l'Europe des objectifs budgétaires dont pour la plupart d'entre eux, au premier rang desquels le chef de l'État français d'alors, ils s'exonéraient dans leurs choix domestiques. Le moins qu'on puisse dire de cet objectif est qu'il ne pouvait pas conduire à l'adoption d'une feuille de route budgétaire à la hauteur des enjeux de l'Union européenne.