Intervention de Paul Giacobbi

Séance en hémicycle du 20 février 2013 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur le cadre financier pluriannuel 2014-2020 de l'union européenne et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Giacobbi :

Il faudrait justement que le Parlement européen, et plus largement l'Union européenne, modernisent leur pensée et leurs procédures, car elles remontent à Louis-Philippe dans l'esprit et dans la forme !

Alors nous verrons bien, puisqu'après tout la nature des Parlements est d'accroître leurs pouvoirs dès lors que l'on consent à leur en déléguer une parcelle, si cette première expérience de « codécision budgétaire » fera ou non émerger une sorte de coutume parlementaire européenne par laquelle le peuple, le peuple d'Europe, pourrait enfin faire entendre un peu de sa voix à travers celle de ses représentants. J'en doute, mais sait-on jamais.

Ce n'est pas non plus un budget qui est soumis à votre avis, mais plutôt ce que l'on appelle un cadre financier pluriannuel.

Cet objet non identifié des finances publiques est supposé régir les dépenses de l'Union pendant sept exercices, c'est-à-dire une éternité à une époque où nos économies vivent au mois le mois, pour ne pas dire au jour le jour. C'est une absurdité confondante !

On nous dit d'ailleurs que le Parlement européen essaierait peut-être d'obtenir le droit de réexaminer chaque année ledit budget. Le baron Louis avait appelé cela l'annualité, vous voyez que nous n'y sommes pas encore ! Ce serait effectivement la moindre des choses, la logique même, mais rien ne nous dit que cela se passera ainsi.

Enfin, où est l'Europe dans tout cela ? Et où est l'union ? Car le principe fondamental qui semble avoir prévalu dans cette affaire, ce n'est certainement pas le bien de l'Europe et encore moins l'union de ses peuples et de ses gouvernements. Bien au contraire ! Ce qui semble avoir triomphé pour chacun des acteurs gouvernementaux de cette sinistre comédie, c'est ce principe comptable d'égoïsme national, en son temps immortalisé par une formule définitive de Mme Thatcher : « I want my money back ».

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